Le Figaro appartient à M. Serge Dassault (5e fortune de France),
Le Monde à M. Xavier Niel (10e fortune de France, fondateur de Free, et compagnon de la fille de M. Bernard Arnault, 1e fortune de France), à M. Matthieu Pigasse (directeur de la banque Lazard), et à M. Pierre Bergé (fondateur avec M. Yves St. Laurent de la maison de couture du même nom).
Le Nouvel Observateur appartient au même trio,
Les Inrockuptibles à M. Pigasse,
Libération, L'Express, RMC et BFM TV à M. Patrick Drahi (6e fortune de France et en tête de celles d'Israel, et qui dirige Numericable). M. Edouard de Rothschild était auparavant l'actionnaire principal de Libération, qui contraignit M. Serge July, directeur historique du journal, à démissionner en 2006. Noter que L'Express et son groupe qui compte entre autres L'expansion, L'Etudiant, Mieux vivre votre argent, L'entreprise, Point de Vue, Coté Maison, Studio Ciné Live, a appartenu auparavant à M. Serge Dassault, qui l'a cédé en 2006 au multi-millionnaire belge Rik de Nolf, un des plus grands patrons de la presse belge qui se partage pour l'essentiel en 7 groupes privés.
Les Echos et Le Parisien (et Radio Classique) à M. Bernard Arnault (1e fortune de France, patron de LVMH; M. Arnault, on le sait, fut le témoin de mariage de M. Nicolas Sarkozy, auquel M. Bolloré prêta son yacht peu après son élection à l’Elysée),
Le Point à M. François-Henri Pinault (8e fortune de France, qui possède le groupe Kering, ex Pinault - Printemps - Redoute, avec entre autres marques Gucci, Boucheron, Yves St. Laurent, Balenciaga, Puma, et la FNAC),
Canal Plus, Direct 8, Direct Matin, Direct Soir, iTélé (devenue CNews) à M. Vincent Bolloré (9e fortune de France),
TF1, TMC et LCI à M. Martin Bouygues,
Europe 1, RFM, Gulli, Canal J, Paris Match, Le Journal du Dimanche, Elle, Télé 7 Jours à M. Arnaud Lagardère(l'actionnaire principal du groupe est depuis 2011 un fond souverain du Qatar),
RTL et M6, W9, Teva, Paris Première, Fun Radio appartiennent au groupe Bertelsmann, premier groupe de médias européens, détenu par Mme Elisabeth Mohn, une des plus grosse fortune allemande. Il constitue le plus grand groupe de télévision et radio européen, avec 48 chaînes de télévision et 27 radios, et possède pour la presse écrite française, notamment GEO, Capital, Femmes Actuelles, Prima, VSD, Voici, Stern, Gala, Télé Loisirs, Ça m'intéresse,
ainsi que Random House, la plus grande maison d'édition au monde en langue anglaise. Sa fondation, laboratoire d'idées libérales, influence nettement la gouvernance mondiale. Elle a joué un rôle important dans la relance du projet de constitution européenne après les non français et hollandais en 2005.
NRJ à M. Jean-Paul Baudecroux, fondateur de cette station de radio, et qui possède également Nostalgie, Chérie FM et Rires et Chansons,
M. Michel Lucas, patron du Crédit Mutuel, possède 9 quotidiens régionaux de l'Est de la France (L'Est Républicain, Le Dauphiné Libéré, Le Progrès...)
La Provence est detenue par M. Bernard Tapie
Le groupe Sud-Ouest et ses 8 quotidiens régionaux (Sud-Ouest, Midi Libre...) appartiennent à la famille Lemoine.
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On se demande bien pourquoi ces grandes fortunes, habituées à n'investir que dans des entreprises hyper-rentables, quitte à fermer celles qui ne le sont qu'un peu, accroissant le chômage du fait d'un bénéfice jugé insuffisant, accordent leurs subsides à des médias sans cesse au bord de la faillite.
Libé perd chaque jour 22000 €.
Le Figaro fait perdre 15 millions d'euros par an depuis 5 ans à M. Serge Dassault. M. Bernard Arnault a subi des dizaines de millions de pertes depuis son rachat des Échos.
Ces dernières années, la quasi-totalité des quotidiens et périodiques français a vu ses ventes reculer.
La manne publicitaire a également diminué de 27% entre 2009 et 2013 pour la presse écrite.
Dans ce contexte, difficile de refuser la miséricorde des grandes fortunes, difficile de ne pas s'incliner sous leurs fourches caudines.
Rien d'étonnant dès lors que tous les éditorialistes et économistes de ces médias nous poussent à penser que l'on doit favoriser la compétitivité des entreprises (c'est à dire celles de leurs propres patrons) en abaissant le coût du travail (c'est à dire votre salaire, ou les charges patronales destinées à des mesures de protection sociale dont bénéficie l'essentiel de la population).
Rien d'étonnant qu'ils entonnent tous en chœur le concert de la simplification du droit du travail (destiné avant tout à protéger le salarié).
Même les chaînes de radio-télévision publiques sont atteintes par l'épidémie.
L'exception unique que représentait l'émission très critique "Là-bas si j'y suis", qui ouvrait ses micros aux catégories populaires et à leurs coups de gueule contre les effets de la mondialisation versant liberal, a été supprimée par France Inter, qui ose encore le slogan : "la voix est libre". Les remparts contre la pensée unique du Medef sont tombés les uns apres les autres. Car, constatez-le, le Medef ou ses alliés, les plus grandes fortunes de France, possèdent presque toute la presse et formatent donc nos idées.