le "fil" entre Fantie et le Concombre, sur le billet de Ben, me paraît intéressant pour tous nos blogueurs.
Tous deux paraissent en plein accord pour souhaiter que le Club demeure un "espace libre". Mais, si le Concombre semble être sûr de posséder les moyens de sa liberté, Fantie en doute, pour ce qui la concerne (tiens, je la vois fille...).
Je crois avoir une explication à proposer :
-les "fils" sont enchevêtrés, sinueux, en perpétuel mouvement. Difficile parfois de "suivre", si on ne dispose pas de temps. Difficile ausi, parce que, tout sujet étant susceptible de regards différents en nombre illimité, de recours à des sources diverses, on peut facilement se penser non compétent. D'où les interrogations et la timidité relative de Fantie.
-pour ce qui est du Concombre, il me paraît se situer dans la même orientation que moi. Dans mon jargon personnel, je qualifie ce regard d'"anthropologique tous azimuts". Avec les savoirs de tous ordres, de toutes disciplines accumulés depuis son époque, ce n'est pas si loin du vieil "homo sum :humani nihil a me alienum puto (je suis homme : rien d'humain ne m'est étranger). Donc, pas de timidité: partout où l'on a quelque chose à dire, le dire!
-reste la qualité de l'outil, la virtuosité de son maniement. Comme certains ont "la parole facile", d'autres ont "le clavier aisé". Eh bien, ça se travaille... Si on veut dire par écrit, il faut écrire ; si on veut mieux lire, il faut lire beaucoup. Dans les deux cas, il y a aussi des "techniques" à se farcir. Mais rien d'aussi difficile et impressionnant que ce qu'on a tous fait quand, tout petit, on voulait à tout prix se tenir debout et marcher, conquérir l'espace et tous les objets fascinants qu'il contient, être "grand" comme les grands qui vous entourent. Difficultés et dangers, rien ne comptait devant cette volonté farouche. Retrouvons cette énergie pour ce qui est de lire et d'écrire : une liberté de plus à conquérir, sur soi-même plus que contre autrui. Allez, Fantie! et bravo!
puto