Mediapart : ceux qui l'ont imaginé, fait naître, organisé, qui y travaillent, en disent quelque chose à qui passe devant et regarde, à qui pousse la porte et entre. C'est, inévitablement, autrement que moi, nouveau venu, je le vois. Après une exploration tâtonnante mais tenace, une série d'essais de participation, voici où j'en suis :
1/ c'est un outil d'information accessible à tout moment, connecté à beaucoup d'autres, qui peut exiger peu de temps ou en accaparer beaucoup
2/c'est un lieu d'expression, où l'on peut dire ce qui vous trotte dans la tête ou qui vous reste sur le coeur, sans déclencher de drame, mais sans être sûr(e) d'être entendu, ni de susciter une réaction
3/ c'est un énorme hall de rencontres farfelues, passionnantes, sympathiques, étonnantes, réconfortantes, stimulantes, ou sans intérêt sur le moment, mais on peut y revenir ; et qui, comme toutes les rencontres, rompent la solitude.
4/c'est un havre d'accueil pour des agglutinements passagers ou durables de bavards, de discutailleurs, de curieux, d'inquiets, de convaincus, et j'en passe...
5/ c'est un lieu d'exposition pour des oeuvres diverses, en gestation ou déjà bien en forme, pour le plaisir, ou avec l'espoir de se voir diffusé(e) plus largement ou ailleurs. Oeuvres de tout genre, artistiques, littéraires, de sciences humaines..J'ai noté l'absence des techniques et des sciences "dures", ainsi que des philosophies (à part une plaisanterie sur la logique...)
Quelques caractères particuliers :
a/ parmi les innombrables sites où les Français lambda peuvent pointer la souris et taper un message, c'est celui où j'ai relevé les textes les plus "corrects" (orthographe et syntaxe), les plus signifiants, parfois les plus talentueux.
b/ à partir d'indices divers, j'entrevois une population médiapartienne très diversifiée sur beaucoup d'autres points : âges, sexes, habitats, niveaux socio-culturels, professions, opinions ( sauf l'absence aparente de "droite extrême")
c/ les compétences pratiques d'utilisation de l'outil informatique paraissent très communes, et employées de façon souvent jubilatoire. Mais le goût de la technicité est, pour le moins, refoulé...
d/ l'indépendance revendiquée par les responsables "centraux" est montrée par l'absence de pub, sous quelque forme que ce soit, sauf la dérision. Et, aussi, par l'absence de tout indice de lien avec des "puissances"; au contraire, des manifestations d'hostilité desdites puissances. Encore, l'accueil d'associations très variées.
e/ le lectorat-éditorat "s'expose", et les arrière-pensées elles-mêmes sont en plein jour, naïvement?
Au total, pour moi, quelque chose d'agréable, d'utile, et qui reflète bien l'émiettement des intérêts, des préoccupations, des idées directrices d'une frange "cultivée" de notre population française. Cependant, des aspirations très fortes à plus d'humanisme (polysémie!), et le souci de liens sociaux non-conformistes. Ces lignes n'engagent que moi : c'est mon regard, ni pire ni meilleur que les autres, mais qui peut, mis en hologramme avec les autres, rendre le paysage plus complet. Amitiés à tous.
P.S. pour ceux qui souhaiteraient savoir plus précisément "d'où je regarde", je peux leur communiquer par mail un bref CV
écrire à gilpou7@gmail.com