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Billet de blog 19 mars 2015

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savoir-faire, savoirs empiriques, savoirs savants

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ici, vous ne trouverez qu'un essai de description de ma façon d'organiser ma pensée sur la question des "savoirs". A la suite d'échanges avec des mediaparticipants , rendus plus "encombrants" sur les fils, à cause d'interprétations de mots, de liens mal précisés entre domaines de vie ou de réflexion , qui rendent plus difficiles et moins productifs des débats.

Ce billet est, bien sûr, une invitation à débattre...

A propos de multiples problèmes personnels ou sociaux , je constate que les significations du mot"savoir" sont, souvent, obscures, ou considérées coimme "allant de soi", ou séparées et différentes (au point de devenir opposées) en fonction des sujets et des auteurs. D'où ce billet...

1.Savoir-faire pour moi , "faire" renvoie à faber, une composante de la définition biologique de notre espèce. "fabricatrice"

D'abord, "faire" est différent, pour moi, d'"agir". On ne fait qu'en fonction d'un projet .On agit par nécessité, par réaction, par habitude.Tous les êtres vivants agissent. Seul, l'homme "fait". D'autres espèces "bâtissent", "construisent", disposent", "installent". Mais dans des formes fixes, avec des moyens toujours les mêmes. Nous inventons, imaginons, tâtonnons.

L'activité" de "projeter"a dû naître avec la "construction " perceptivo-cognitive du "temps long", non borné au "présent", mais successeur d'un passé, et générateur d'un "à venir".Et avec l'apparition de l'idée de "cause". Qui fait est "facteur". D'où des "traditions", qui perpétuent les "faire" du passé.D'où mythes  nés de la conviction que tout a été "fait" : que le monde a ses "auteurs", plus ou moins personnalisés.

2.Savoirs empiriques la conscience, puis le langage, permettent de savoir qu'on fait, et de "faire savoir", échanger avec des congénères., entreprendre de leur "apprendre".De bâtir des "arts", de fabriquer de l'artificiel (qui ne sera opposé que plus tard au "naturel"). Les traditions s'entrecroisent, la conquête d'habitats différents oblige à trouver de nouveaux moyens, de nouvelles façons de "faire", évidemment attribués à des divinités. Les apprentissages se détachent de plus en plus de l'imitation animale, se spécialisent avec la répartition dans le groupe de tâches de plus en plus diverses, dont chacune nécessite la maîtrise d'un "art". Et ,sans s'y substituer, des "conduites" s'ajoutent aux "comportements". Conduit, l'homme devient aussi conducteur ;produit, il devient producteur.Les projets sont orientés par des intentions, et plus seulement par des nécessités.

Et des liens sociaux, d'association et de rivalité, se créent entre acteurs du même art , jusqu'aux corporatismes. Entre transmetteurs des traditions, qui deviennent "maîtres".. Et des pouvoirs de "chef", "commandant" les productions , coordonnent des manières diverses (souvent "fortes") les relations entre arts divers, devenus "spécialités" Une hiérarchie de "dieux" transpose dans ce qui dépasse les pouvoirs humains lerus formes et leurs motifs.Après les mythes, des mythologies...qui fonctionnent toujours sur des a priori anthropocentriques.

3. Savoirs "savants" peut-être dans la descendance des activiés ludiques, productrices, elles aussi, d'"arts", apparaissent des recherches de savoirs non productifs, d'explication non anthropocentrique. Des dispositifs de recherche de savoir , artificiels, contrôlés du plus près possible, sont en quête de "causes" non personnelles (ni humaines, ni leurs homologues divines) , de "lois objectives" (gouvernant les objets). Les exignces de contrôle des situations, des opérations, d'approximation de plus en plus fine des phénomènes et de leurs enchaînements. Dans la dernière phase, ces exigences comportent désormais celle de "réfutabilité", de "falsifiabilité". Avant, on savait, ou on ne savait pas. Désormais, on ne sait que "dans certaines conditions", "avec telle approximation", "de tel ou tel point de vue".

Et le savant, devenu "expert", risque d'étendre sa compétence hors de son domaine de savoir. Et la demande sociale de savoirs risque d'être malencontreusement spécialisée, "monocritériée". Et encore, les empirismes risquent de devenir "la seule source sûre de savoir" de non-spécialistes , et ainsi, de n'être plus interrogés, ni par ceux qui savant savammant, ni de ceux qui ne sont pas savants.

4. Les techno-sciences En même termps que les compartimentations et les associations et rivalités entre empirismes et sciences ,sont apparus de "aller-retours" particuliers. Un "empirique" raffiné est utilisé pour la recherche de nouveaux savoirs (l'exemple classique : le télescope et les progrès de l'astronomie). Ou bien, un savoir "théorique" est mis au service de savoirs empiriques, qu'il amplifie et rend plus sûrs (j'ai évoqiué l'évolution de la nitruration de l'acier , passé au cours des siècles d'un premier emprisme "mythifié" à un empisme "corporatif", puis à un développement techno-scientifique).

Obn observe, alors, que "tout ce qui se révèle possible est fait", sans lucidité à propos d'effets pervers , même aisément prévisibles. Les questions de pouvoir politique et/ou économique l'emportent sur les préoccupations de savoir., et sur les soucis éthiques.

5. Une exploration langagière Il serait sans doute utile, pour prévenir des méprises, d'examiner notre langue, en tant qu'outil de réflexion et de débat à propos des savoirs.Elle est ébauchée dans les titres et sous-titres de ce billet . J'ajoute ici quelques éléments à cette ébauche à poursuivre.

faber : faire, fèvre (faivre, febvre, favre, dans l'onomastique ), façonner, fabriquer, facteur (et "facture")

opérer oeuvre (opus) oeuvrer, main d'oeuvre, manoeuvre (sens différents au masculin et au fminin), opération

produire (pro ducere), projet, proposition ; et conduire, réduire, séduire

art artisan, artiste, aertifice, artificiel, artefact

A vos claviers, les amis partenaires et/ou adversaires.J'attends beaucoup de vous, je n'en suis qu'aux balbutiements....et merci d'avance!

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