À propos d'Elon Musk, de l'antisémitisme, et du sionisme et de l'anti-sionisme.

Je le dis ici, et dans ces termes puisqu'il est difficile de le dire autrement : voici la dernière dégueulasserie antisémite d'Elon Musk.
Et j'en profiterai aussi pour faire deux remarques plus générales.
A/ Il est vrai qu'il peut y avoir de l'antisémitisme à gauche. Et aussi que l'anti-sionisme peut cohabiter avec, et même abriter de l'antisémitisme. Mais il n'est pas vrai que l'on puisse réduire la gauche à l'antisémitisme, ni vrai que l'anti-sionisme soit, par essence, antisémite. On ne saurait dire que parce qu'il est possible que B soit inclus dans A,  A soit B. C'est un abus de langage essentialiste.
B/ Il est non moins vrai que le sionisme puisse parfaitement cohabiter avec l'antisémitisme. De fait, comme on sait et comme il le confirme encore ici, Elon Musk, et avec lui, de façon plus générale, l'extrême droite américaine, l'évangélisme blanc, suprémaciste et survivaliste, s'accommodent en effet parfaitement bien d'une alliance avec le messianisme d'une extrême droite israélienne non moins suprémaciste, colonisatrice et génocidaire.
Par conséquent, il n'est pas possible de pratiquer de "réduction eidétique", de réduction d'essence en matière politique et historique. Nous devons au contraire chercher à comprendre comment des positions politiques partiellement et potentiellement hétérogènes peuvent fusionner, et être articulées de façon contingente, de manière à produire des formes d'hégémonie politique singulières.
C'est bien entendu moins confortable, mais c'est le propre de la politique et de l'histoire, qu'il faille donc parfois combattre sur deux fronts à la fois.