Cédant une fois de plus à mon pessimisme légendaire, je vous livre mon analyse de la situation telle que je la perçois. Le point de vue du pessimiste, donc;
Nicolas Sarkozy n'a, à mes yeux, que bien peu de qualités, et énormément de défauts. Certes, mais il est une qualité que je lui reconnais de façon certaine, c'est un grand stratège. Un grand joueur d'échecs, même si un grand joueur de succès eût été préférable, mais la seule candidate disponible ayant été suicidée par ses propres amis, nous nous retrouvions pauvres pions sur l'échiquier.
Si l'on analyse la situation en acceptant ce préambule, il faut alors admettre que tout ce qui se fait, tout ce qui se dit, n'est pas l'oeuvre d'un gouvernement "au bord de la crise de nerfs", mais bien une stratégie maîtrisée ayant un but précis.
Que Mr Paillé parle, c'est bien le président qui s'exprime, (à moins que, j'ai en réserve une version bien plus pessimiste encore, mais chut...) puisque l'omni-président veille, à tout.
Donc, on verse de l'huile sur le feu. On insulte la presse indépendante. On méprise les manifestations. On sous-estime le nombre de manifestants. On en donne le nombre avant l'heure. On continue ses magouilles. On s'en met plein les poches au mépris de la loi.
Et??? Rien. Alors on rajoute une couche. Jusqu'à ce que.........
Deux options seulement sont possibles.
1/Option "rébellion/soulèvement"
La banlieue s'enflamme. Les manifestations dérapent. Un attentat contre le président.
Jackpot; NS envoie l'armée, en appelle au respect de la démocratie, joue sur la peur dans l'opinion..... Réélection en 2012.
2/Option "on manifeste notre mécontentement dans le respect de la démocratie"
Chouette! Alors on continue; de moins en moins de liberté de la presse, de plus en plus d'abus, de moins en moins de justice.....On minimise les réactions, on insulte à tour de bras, plus ça va mal et plus on dit que tout va bien...
Mais; la "réforme emblématique" des retraites est passée...
Qui a dit que cette réforme était emblématique? Qui nous raconte à longueur de phrases que NS y joue son avenir politique?
La réforme passe, d'autres suivront, victoire en 2012.
Le même tour de passe-passe qui a renversé les termes du débat de l'entre-deux tours de "si NS s'énerve, il a perdu" en "Ségolène Royal s'est énervée, elle a perdu".
Pas rose, l'avenir, en tous cas!