Chercher à qui le crime profite: c'est le motto bien connu de tous les policiers, juristes, et autres Hercule Poirot de service, qui finiront bien par trouver le coupable à partir de cette vieille et simple motivation.
Pourtant là, ça va être dur: ils sont tellement nombreux ceux qui espèrent déjà tirer profit de la situation sans précédent dans laquelle DSK se trouve enfermé, sans doute pour longtemps sinon à jamais pour ce qui concerne sa candidature aux présidentielles. On pourrait passer en revue les personnalités politiques qui se voient déjà en position de récupérer la donne, de Borloo à Royal en passant par Fabius, si toutefois Moscovici ne relève pas le flambeau...
D'autres sont bien sûr, consternés d'avoir perdu un adversaire préféré: Marine Le Pen risque bien de ne pas s'en remettre, elle qui perd son ennemi préféré, et ses commentaires haineux montrent bien l'étendue de son dépit. Mais aussi Sarkozy, à entendre les propos odieux d'un Bernard Debré plus fourbe que jamais.
Pour le reste, l'odeur nauséabonde qu'exhalait déjà cette présidentielle à boules puantes va devenir franchement pestilentielle: quoiqu'il en soit de l'innocence de cet homme, il est désormais hors course et le spectacle en France ne fait que commencer et s'annonce assez répugnant.
Tout de même, il ne faudrait pas aller plus vite que la musique: quelques indications d'un possible coup monté se précisent déjà. On parie que les Français vont apprendre une nouvelle expression anglaise: "a put up job"! Un traquenard, pour parler français.
Mais alors, qu'allait faire DSK dans cette galère? Car enfin, un traquenard, il faut s'y engager.
On est en droit de s'étonner qu'une personnalité comme DSK choisisse de descendre au Sofitel de Times Square, qui est rien moins qu'un palace: la chambre la plus chère y coûte 4 à 500 euros, et pour ces gens-là, c'est une rigolade. Certes l'adresse est bonne pour qui a les moyens et affaire à Manhattan, mais c'est aussi et surtout un bon plan pour un riche "célibataire" en goguette. C'est donc au moins une imprudence que de descendre dans un tel hôtel quand on occupe une position aussi élevée. DSK aurait de plus oublié la consigne qui se passe chez tous les riches touristes, hommes d'affaires aisés et petits et grands people: à NYC, ne pas monter dans un ascenseur tout seul avec une jeune femme inconnue! Il est vrai que dans ce domaine, il n'a pas la réputation d'être ni prudent ni timide.
D'ailleurs, pour qui a entendu le curieux directeur de ce Sofitel, un certain Jorge Tito, que son accent "maison", aurait fait engager par Coppola pour la bande son du Parrain V, déclarer sur les ondes, la main sur le coeur, son attachement à la sécurité de son personnel (!), toute l'affaire paraît de plus en plus montée de toutes pièces.
Et le moindre des problèmes de DSK désormais n'est pas d'être Français, dans ce pays où le french bashing reste encore aujourd'hui le sport national, quoiqu'en pensent nos bons bourgeois férus d'américanisme bon teint tombés sous le charme d'Obama. Un ambassadeur de France à Washington du début du siècle dernier ne manquait pas de répéter ce qu'il désignait comme le double malentendu affectant les relations franco-américaines: "Les Américains pensent que les Français ne les aiment pas: et ils se trompent. Les Français sont convaincus que les Américains les aiment: et ils se trompent..."
French bashing qui se traduit par un véritable lynchage médiatique aux USA, à en juger par les titres incroyables de la presse US plus hypocritement puritaine que jamais et pointant déjà un doigt accusateur sur DSK comme le titrait le Daily News: "LE PERV"...