Il est encore trop tôt pour imaginer une sortie de crise et la fin du confinement. Le virus est loin d'être terrassé, nous dit-on de partout. Nous savons seulement que c'est de la qualité du confinement que dépendra la possibilité d'en sortir. Les risques de rebond sont tels que cette sortie devra probablement se faire suivant des règles très strictes qui s'imposeront à nous et devrons être parfaitement respectées.
Mais une chose après l'autre, nous dit le gouvernement, sinon les français n'y comprendraient rien. Regardez, ils sont incapables de distinguer les « vrais » scientifiques des charlatans. Étienne Klein ( dont par parenthèses j'apprécie beaucoup l'émission et les invités sur France Culture ) sait faire la différence, les vrais sont ceux qui accompagnent les ministres et le gouvernement, les autres pff... ! ( une démonstration faite en 7 pages que l'on trouve chez Gallimard, dans la collection Tracts ; c'est gratuit et vous en avez pour votre argent.)
Cependant nous ne sommes pas en guerre et même dans cette situation, et alors que les gouvernements avaient failli, tous n'avaient pas attendu la fin de la seconde guerre mondiale pour préparer la paix ; le Conseil National de la Résistance s'est réuni pour la première fois, sous l'autorité de Jean Moulin le 27 Mai 1943 , son programme pour l'après-guerre est adopté en Mars 1944 après l'arrestation et la mort de ce dernier.
Mais, certains ont encore mieux anticiper : Louis Rougier philosophe libéral organise le colloque Lippmann en Août 1938 : " Chacun se savait à la veille d'événements dramatiques où allaient se jouer la paix des peuples et le sort de l'Europe ; chacun était impatient d'engager sa part de responsabilité dans l’œuvre commune de redressement qui s'imposait ; ...convaincus que la chance suprême de la civilisation occidentale était dans le retour au libéralisme bien compris... " nous dit-il dans son avant-propos à l'édition de ce colloque.
Quoi donc de plus important en 1938 en effet, que d'organiser un colloque autour de la figure tutélaire de Walter Lippmann , chantre du néo-libéralisme ,qui avait inventé la notion de « Fabrique du consentement » pour manipuler l'opinion publique dans un ouvrage paru en 1922 et qui récidivera en 1937 avec son essai : The good society traduit en français sous le titre : La cité libre,
On sait ce qu'il en adviendra, les seuls vainqueurs de la seconde guerre mondiale seront les Etats-Unis et ils imposeront leur modèle dans l'ensemble du « monde libre »
J'appelle de mes vœux , sur le modèle du GIEC, à un immense colloque , indépendant de toutes institutions , en forme de démocratie directe et utilisant les réseaux sociaux. Un colloque sur le monde d'après ; d'après le libéralisme mortifère ; réunissant les scientifiques de toutes les sciences ; sociales, écologiques , économiques et les sciences de la nature bien sûr.
Ils nous diraient d'abord, qui ils sont professionnellement,ils nous informeraient de leurs liens quels qu'ils soient, avec les puissances institutionnelles ou économiques , et notamment si ses liens sont d'intérêts, car comme le dit François Rabelais, médecin lui-même; sciences sans conscience n'est que ruine de l'âme.
En réunissant leurs contributions, en proposant des solutions ensemble, ils rechercheraient une synthèse capable de conduire à un large consensus et de peser sur nos choix démocratiques.