Un président affaibli
Lors des élections législatives suivant une élection présidentielle, le parti du Président élu augmente son pourcentage, ce n'est pas le cas pour la première fois en 2022
En 2017 LREM avait 308 sièges, le Modem 42.Il est certain que LREM seul n'aura pas la majorité absolu des sièges à l'Assemblée nationale (289 sièges) ; il est fort possible que Ensemble ( LREM + Modem + Horizons) ne l'ait pas non plus et doive s'appuyer sur les Républicains.
Dans un contexte, où Macron ne pouvant se représenter en 2027, beaucoup auront l'oeil fixé sur l'horizon de la présidentielle 2027, gérer le Parlement va être difficile !
Une gauche requinquée ?
Mélenchon, avec une attitude à l'opposé de celle de 2017, a su rassembler la gauche et les écologistes. Ceci a permis :
de prévenir une démobilisation électorale complète de cet électorat, dans un contexte où l'abstention dépasse 50% des inscrits sur les listes électorales, où les quartiers populaires et les jeunes ont encore moins voté qu'à l'élection présidentielle,
de mettre au centre des enjeux de l'élection de l'Assemblée nationale, le débat droite gauche.
Ceci est très positif, mais ne doit pas masquer :
la montée de l'extrême-droite et l'élargissement géographique de son enracinement
le fait que l'électorat gauche + écologistes ne représente qu 'un tiers de l'électorat. En fait trois blocs sont issus de la séqunce électorale, un gros tiers de droite ( macronistes et républicains) un tiers d'extrême droite et un petit tiers (gauche et écolos)
Deux faits positifs non négligeables sont à relever :
parmi les 150 à 190 élu-e-s de la NUPES, il y aura nombre d'élu-e-s renouvelant le personnel politique, plus jeunes, plus lié-e-s aux mouvements sociaux,...
le Parlement de la NUPES est composé de 500 personnes pour moitié venant des partis politiques et pour moitié des associations, syndicats, … C'est la possibilité d'un renouvellement du débat entre gauches et écologistes.
Quelle suite ?
Les enjeux écologiques (réchauffement climatique et biodiversité), sociaux (inégalités en France mais surtout dans le Monde) et économiques (redémarrage de la stagflation, bulles financières en danger d'éclatement) sont immenses et très proches.
Pour réorienter fondamentalement et avoir une chance minime (si nous assumons le « pessimisme de la raison ») d'affronter et réduire ces risques, il faudrait construire des majorités d'opinion et d'action qui dépassent en France le petit tiers actuel de la gauche plus écolos, et construire également des coalitions internationales dans un contexte où l'agression russe en Ukraine ne facilite pas cette construction.
« L'optimisme de la volonté » doit nous conduire à débattre, convaincre et construire des programmes réalistes et justes. Est ce que la NUPES en sera capable ? Où n'en restera -t-il qu'un accord électoral ?
Les conditions d'un maintien et surtout d'un approfondissement de la dynamique de la NUPES demande des partis la volonté d'agir en ce sens, mais encore plus de la capacité de dépasser ces partis bien étriqués et peu mobilisateurs.
Quelle forme cela peut-il prendre ? Est ce que le parlement de la NUPES animé par Aurelie Trouvé peut en être un endroit moteur ? Faut il démultiplier cette forme en appelant à la création parlements locaux ?