A toi, Ziad, notre frère de Gaza, toujours en vie !
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Faut-il pleurer ?
Faut-il mourir ?
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Point du tout, quoi qu’il en coûte,
tes paroles refusent la tombe
et nous rappellent combien toi
et ton peuple, êtes épris
de simple liberté, de vie.
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Derrière tes pas, nous errons
dans les villages en fleurs,
devenus champs de ruines,
où des ombres décharnées
trimballent désespérément
leurs ballots et leurs peines…
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Malgré la mort planant
au zénith de ces terres
pulvérisées, détruites,
immenses cimetières,
vaillamment tu ouvres
les chemins de l’espoir,
tu libères les sourires,
les voix, les regards.
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Dans les trous béants
des bombes géantes,
germent des pousses
tendres et fragiles,
nouveaux nés, étonnés.
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Tes poèmes généreux
soulagent les parents,
apaisent les enfants
grelottant de froid,
ivres de fatigue,
terrorisés d’effroi.
Ils soignent et nourrissent
leurs jambes flageolantes,
leur corps en souffrance
leur ventre criant famine.
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Des larmes timides perlent
au tréfond des yeux gonflés
coulent sur les terres desséchées,
s’enflent et deviennent ruisselets !
Au cœur de cette nuit sans fin,
tes poèmes offrent une lueur
de délivrance, ténue, fragile …
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Ziad, tant de fois, frôlé par la mort,
encore et toujours, lui échappant,
ta plume débridée caresse la toile,
brise les chaînes, efface les barreaux,
ouvre les voiles et libère les oiseaux !
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Tu ravives l’espoir des mourants,
tes mots volent… Un arc en ciel
déploie ses ailes au firmament.
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La fontaine intarissable
où tu puises l'inspiration,
c’est Gaza, la belle Gaza,
grande reine indomptable,
dressée contre la domination,
c’est Gaza, la si belle,
tendre mère si souvent éplorée,
Terra Mater des poètes affligés.
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Ziad, tu célèbres et honores
les adolescents, les enfants,
leur soif de liberté, leur fraternité.
Ziad, tu redonnes de l’espoir
aux adolescents, aux enfants,
en quête des bonheurs oubliés.
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Tes paroles douces s’enlacent,
tes mots tendres s’entremêlent,
Gaza, la belle, se redresse,
sauvage sarment de vigne.
Même touchée, blessée,
par l’infinie douleur infligée,
Gaza résiste, vaillante et digne.
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A cette princesse, tellement esseulée,
si cruellement déflorée, Ziad, tu redonnes
un souffle d’espoir, tu ouvres l’horizon !
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Oui, elle survivra encore et toujours
et sera enfin libérée de ses chaînes,
murs de prison, barbelés et miradors,
Gaza, la belle Gaza que nous aimons !