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Billet de blog 16 avril 2025

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Les ânons de Gaza en direct de Perpignan !

Une vingtaine d’ânes rescapés de l’enfer de Gaza, sont accueillis dans un refuge de la SPA près de Perpignan. Laissons déborder notre imagination !!!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Rossinante, vieille haridelle efflanquée : « Ohé, Ohé, y a de la visite dans le pré ! »

Julius le paon, fièrement juché sur son tas de fumier : « qui, où, quézaco ? »

Un premier ânon, avec le nombre 7 marqué sur le front, pousse un braiement pathétique : « Hi han ! soif, faim, manger, ouf ! de l’herbe tendre ! »

Une jeune ânesse, nombre 13, s’écroule par terre : « Ah terre promise ! fini les bombes, enfin le calme, la paix ! »

Julius le paon, s’indigne : « Mais d’où qu'y sortent ces sacs à puces ? Oust ! du balai ! vous salissez tout notre pré ! »

Rossinante, offusquée : « Ta gueule le poulet ! ouvre tes quinquets, regarde ! sont complètement fracassées ces bestioles ! laisse-les manger »

Nombre 7, un brin d’herbe entre les dents : « nous vivions tranquilles dans les landes ensoleillées de Gaza, pleines de chardons délicieux. Nous tirions la charrue, les enfants grimpaient sur nous, c’était le paradis ! »

Julius : « Oui, très bien, alors rentrez chez-vous ! Ici vous bouffez notre herbe ! »

Rossinante : « Oh peuchère ! D’où tu sors toi ? le fada, continue tes bêtises et je te déplume ! Laisse-le causer, ce pov’ bichon efflanqué ! »

Nombre 13, avachi dans le pré : « Et puis, boum, boum, badaboum, ça explose de tous côtés, nos sœurs, frères, parents, ensevelis sous les décombres… Ciel noir, fumées, bombes, souffrance, mort, désolation, Gaza, notre Gaza, l’enfer ! Plus d'un an que ça dure ! Cauchemar à perpète ! »

Rodrigue, caméléon rescapé d’un zoo : « Bien fait pour vous ! le châtiment divin tombe du ciel ! »

Rossinante, en colère : « Non mais ! des âneries pareilles ! Euh, scusez-moi les ânons. Y m’fait monter la transpiration, ce caméléon débile ! » 

Rodrigue écarquille ses mirettes, bouche cousue.

Rossinante : « Parfois je me demande : Rodrigue, as-tu du cœur ? si tu continues tes sornettes, je te change de couleur, tu vires du vert au rouge, illico ! »

Rodrigue bafouille, et rougit aussi sec : Ben, Beuh, Quoi …

Julius le paon : « Mais alors qui vous amène ici les ânons ? »

Nombre 7, requinqué : « Un justicier, notre sauveur, Zorro. Il nous a pris dans sa charrette volante et hop ! nous voici. Les hommes sont si sages, si généreux ! »

Julius, stupéfait : « Wouaaaouh trop sympa ! et les humains, les petits pitchouns, les mamans, les papas, z’arrivent bientôt dans l’arche de Noé ? »

Nombre 12, ballottant de la tête et grignotant des dents : « Ben pour ce coup-ci, j’pige pas tout. Zorro a oublié les Gazaouis, même les bébés ! Pourtant ils ont pensé à nous, c’est quand même vache de bizarre. On dirait qu’ils sont coincés dans leur cage, qu’ils ont perdu la clef … »

Rossinante fronce les sourcils : « Paraît pourtant que les sapiens sont super intelligents ! Boudiou, comment c’est possible ? on n’va quand même pas les abandonner dans leur cage bouclée à double tour ! »

Rodrigue, tout penaud, pour se faire pardonner : « Ben ! Ptet ben qu’oui ! Ptet ben que non ! Ptet qu’on peut faire qu’que chose ! »

Rossinante : « Ah bon, t’as des idées toi le Caméléon, ça t’arrive ? »

Rodrigue : « Heu ptet ben… que je vais dire une grosse bêtise ! Vous …, les ânons …, vous qui avez tout vu, ces horreurs infinies, la faim, la soif, la souffrance, la peur, la mort de vos frères, … »

Julius, le paon, impatient : « Oui accouche Rodrigue, c’est quoi ton plan ! »

Rodrigue, intimidé, vire au violet : « Heu et ben, les ânons, toutes vos histoires si terribles, pourriez-pas les souffler à l’oreille des enfants ? il paraît que les plus jeunes comprennent tout. Il suffit de leur parler doucement, droit dans les yeux, droit dans le cœur ! ».

Rossinante : « Oh ! Oh ! Oh ! bougre d’âne, ça alors, v’la une bonne idée ! Bravo Rodrigue, cette fois tu me fends le cœur ! Les enfants comprennent un peu la langue des parents ! Ils pourront essayer de les réveiller… Et si tous les parents se bougent, pt’ être qu’ils vont les ouvrir, les barreaux de la cage, qu’ils vont les libérer, tous les enfants prisonniers ».

Rodrigue, enthousiasmé, tourne au cramoisi : « Faut que ça bouge, faut que ça bouge ! On réveille tous les zanimos ! On passe le mot au monde entier ! Faut qu’ça bouououge !!! »

Julius le paon, inspiré, fait la roue et sort la meilleure de son jabot : « Ouais, Ouais, Ouais, notre slogan sera : alertez les bébés, alertez les parents ! ». Pour commencer, on va effacer les numéros marqués sur votre front ! C’est quoi vos jolis noms ?

Nombre 13 : moi, Musette, l’enjouée qui fait tourner la tête aux ânons, et lui Rodéo ! le ventre plein, c’est le plus fougueux de nous tous !

Rodrigue, une larme coincée dans ses yeux globuleux : On va vous redonner une vraie vie, youpi ! Et on fera pareil pour tous les Gazaouis, y’a pas de raison qu’ils restent dans leur prison !

PS: pour la photo du jour, cliquez sur le lien : Rodéo et Musette avec leur maman Véronilla, en direct de Perpign’ Hi han !

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