Rien n’arrive par hasard et regarder le drame de Sydney sous le seul prisme de la faute originelle que constituerait l’antisémitisme, c’est fermer les yeux sur la mécanique du balancier à laquelle obéit la violence.
A regarder l’histoire de près a-t-on jamais vu une oppression violente et permanente rester sans réactions de révolte ?
La guerre coloniale que mène Israël en Palestine fait remonter les images refoulées de la guerre d’Algérie… Que d’aucun au pouvoir s’évertue d’exploiter répandant un poison de division raciste et suprématiste.
Le sentiment de déclassement de la France ainsi que nos alliances commerciales et stratégiques nourrissent les calculs de nos élites. Au point que ressurgissent les manifestations de révolte contre la dépossession coloniale et le déclin.
Les dominants économiques, pour préserver leurs positions…, les décideurs politiques, pour conserver leur contrôle sur le pays…, introduisent un nouveau comparse en la personne du RN qui propose ‘ses bons offices’ en échange d’un pouvoir exercé… au bénéfice des seuls premiers cités !
De l’attentat meurtrier commis contre les participants d’une fête juive en Australie par un père et son fils, les médias dominants ne retiennent de ce crime antisémite que la énième résurgence d’une maladie contagieuse.
C’est l’occasion pour le gouvernement d’Israël, une fois encore, de mettre à profit des événements dramatiques, pour mener à bien ses projets coloniaux. Cela au mépris de la sécurité des populations d’obédience juive partout où ils sont sur terre. Réduisant ainsi à néant la rhétorique des dirigeants israéliens selon laquelle ‘leur guerre’ viserait à offrir un havre de sécurité pour les juifs.
Chaque drame, souvent le résultat lui même de drames à bas bruit qu’Israël provoque par son entreprise bientôt séculaire de colonisation de la Palestine, est l’occasion d’accélérer et d’amplifier son projet.
Ce drame de Sydney sera l’occasion sans doute pour Israël de sortir de l’impasse du ‘traité de paix Trumpien’.
Attaquer l’Iran, une fois encore, pourrait ainsi compromettre la seconde phase du traité !
Ressouder le camp occidental au nom de la légitime défense, gagner du temps et terminer l’annexion de la Cisjordanie et de Gaza par l’amplification du génocide en cours et l’expulsion des populations palestiniennes dès que possible.
Les médias, à la manière d’une chorale, reprennent le refrain d’Israël en boucle. Un refrain qui présente toutes les manifestations de protestations de millions de gens sur la planète contre ce que tous les experts internationaux qualifient de génocide, comme un facteur de montée de l’antisémitisme si ce n’est sa cause.
Les manifestations en Australie dont celle de septembre 2025, historique par son ampleur, a réuni près de 350 000 personnes, sont présentées par la rédaction de Courrier International, un comble, comme une des raisons de la montée de l’antisémitisme.
Cela sous couvert de coupures de la presse internationale soigneusement sélectionnées et la transcription des déclarations des autorités israéliennes (1)…
Le Figaro, lui, se fait le colporteur ‘complaisant’ de chroniques dont le rôle est de rendre l’inacceptable commun et moral (2&3).
Un peu comme l’intensité et la fréquence croissantes des vagues font céder les digues jusqu’à envahir nos champs et nos villes.
L’immense chœur des médias occidentaux, aux ordres de leur agence mondiale de communication, dicte ce qu’il faut penser, croire, juger et condamner.
Le gouvernement français réprime avec une violence sans précédent (5), les banques ferment des comptes sans avertissement (4), les réseaux sociaux censurent sans autre droit que celui qu’ils se donnent (6&7).
Il faut se rendre à l’évidence que, malgré la libération des otages par la faction palestinienne, Israël n’a pas mis un terme à sa politique génocidaire telle qu’elle est qualifiée par les experts internationaux.
L’intensification des assauts meurtriers des colons et de l’armée israélienne est manifeste pour celui qui suit l’actualité en Palestine occupée. Peu d’information filtre à ce sujet dans toute la presse dite du ‘monde libre’, constituant ainsi une chape de plomb à la ‘Soviétique’.
On a même droit à une parodie de ‘procès dit de Moscou’ avec une campagne intense dénonçant ‘l’antisémitisme militant de LFI’ où un nombre croissant de ‘journalistes et de chroniqueurs’ adoptent la posture péremptoire d’un procureur (8). Bientôt rejoint par une meute d’aboyeurs dressés pour harceler le ‘gibier’ afin qu’il se place dans le champ de tir des chasseurs : Bayrou, Eindhoven, Bardela, Bergé, Duhamel, Saint Criq, Wauquiez, Amar, Barbier, BHL, le Figaro, Vals, Fourest, … La liste n’en finit pas de s’allonger.
Illustrant ainsi les maximes selon lesquelles :
« il y a toujours quelqu’un pour faire le sale boulot »
« si le fascisme commence par les fous c’est bien grâce aux ‘salauds’ et aux ‘passifs’ qu’il s’installe »
« mieux vaut Hitler que le Front populaire ».
Ce texte est de mon ami, Gilles Boillot
Liens et bibliographies :
L’état d’Israël contre les juifs. De Sylvain Cypel.
Un peuple qui ne veut pas mourir. D’Alain Gresh.
5.Police, gendarmerie : la fabrique de l’impunité
6.Réseaux sociaux : les ‘bonnes raisons’ de la censure
7.La France, pays N°1 de la censure sur internet et Facebook
8.L’audition de Mélenchon à l’Assemblée nationale le 06/12/2025