Les rires et les chants, les plats mijotant.
Les guirlandes du sapin, et la joie d’un refrain.
Tout semble bien, mais pourtant
plus rien n’est comme avant !
Au soir de Noël,
à l’heure de festoyer,
le goût de miel,
furtivement s’en est allé…
Au loin, mes pensées volent,
ailleurs, mon cœur dérive
et flotte, entre terre et mer,
vers d’autres ciels, d’autres rives.
Des lueurs frêles me parviennent,
celles des fantômes qui errent
dans la longue nuit… De Gaza.
Tout est si bien au chaud, en famille.
Tout est si bien dans ce cocon douillet.
Pourtant … Plus rien n’est comme avant !
Goût de terre, goût d’amertume,
et sentiment de vide au ventre.
La joie du réveillon, se dissout,
se désagrège…
A la table d’abondance,
il manque un invité !
Par-delà l’horizon,
âpres souvenirs, sables mouvants,
reviennent à l’unisson…
Toi, qui cherches un abri,
dans le grand désarroi,
tu surgis là, tout profond
et tout proche… En moi.
Toi, aux yeux si grands,
aux sombres larmes.
Toi, à peine né, déjà condamné,
Toi, l’enfant de Gaza,
fantôme abandonné
que j’aime tant et tant !
Désespérer c’est renoncer…
Comment l’achever cette année ?
Se battre demain, se battre toujours.
Ferment d’amour, espoir de vivre.
Je veux croire, en décembre,
qu’en janvier de ses cendres,
renaîtra la Palestine belle et libre …