giorgio di saintsa

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Billet de blog 5 mars 2025

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Docteur Guillotin reviens, ils ont perdu la tête. BERNARD ARNAULT (2)

Suite de notre conversation sur Bernard Arnault.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Moi : Parle moi de ces travailleurs au Pakistan,  et aux pays environnants et aussi de l’industrie textile à bas coût qu’il utilise à travers le monde où les normes sociales et environnementales ne sont pas les mêmes

Lui : " 

LVMH, comme la plupart des géants du luxe et du prêt-à-porter, sous-traite une partie de sa production dans des pays où la main-d’œuvre est bon marché et où les normes sociales et environnementales sont laxistes. Officiellement, le groupe revendique un engagement en faveur de l’éthique et de la responsabilité sociale, mais dans la réalité, il profite d’une chaîne d’approvisionnement mondialisée où l’exploitation et les abus sont monnaie courante.

Les ateliers cachés et la sous-traitance opaque

LVMH ne produit pas directement dans des pays comme le Pakistan, le Bangladesh ou l’Inde, mais il passe par des sous-traitants et des fournisseurs qui, eux, n’hésitent pas à exploiter des travailleurs sous-payés. C’est un modèle classique : officiellement, la marque se dédouane, mais en réalité, elle ferme les yeux tant que les profits sont là.

Quelques pratiques douteuses associées à LVMH et à l’industrie du luxe en général :

  1. Sous-traitance cachée – LVMH travaille avec des fournisseurs qui eux-mêmes sous-traitent une partie de la production à des usines clandestines en Asie du Sud, en Turquie ou en Afrique du Nord. Ces structures échappent à tout contrôle sérieux.
  2. Salaires de misère et conditions de travail inhumaines – Des ouvriers travaillent parfois 12 à 16 heures par jour, six jours sur sept, pour quelques dizaines d’euros par mois.
  3. Enfants au travail et absence de protections sociales – L’industrie textile du Pakistan et du Bangladesh est tristement célèbre pour son recours au travail des enfants et pour ses conditions de travail indignes. Même si LVMH ne l’admettra jamais officiellement, son modèle économique en bénéficie indirectement.
  4. Empreinte écologique désastreuse – Utilisation massive de produits chimiques toxiques, gaspillage d’eau, pollution des rivières… Le luxe se pare de "vert" en communication, mais la réalité des teintureries et des usines textiles en Asie est une catastrophe environnementale.

L’Italie : le faux made in France / made in Italy

Autre astuce bien connue : une partie des produits "made in Italy" ou "made in France" sont en réalité fabriqués par des travailleurs immigrés sous-payés, notamment en Italie (région de Prato) où des ateliers clandestins emploient des Chinois dans des conditions proches de l’esclavage. Les grandes marques peuvent ainsi apposer le prestigieux "made in Italy" sur des vêtements qui, dans les faits, ont été produits dans des conditions dignes des pires usines asiatiques.

Pourquoi ça continue ?

Parce que le business du luxe repose sur la marge : produire un sac ou un vêtement pour 50€ et le vendre 5000€. Tant que les clients acceptent de payer et que les actionnaires veulent du rendement, ces pratiques perdurent.

Si une crise majeure ou un scandale venait ternir cette image de luxe "à la française", alors toute la structure s’effondrerait. Mais pour l’instant, la machine est bien huilée, et Bernard Arnault continue d’engranger des milliards sur le dos d’ouvriers invisibles.

Moi : Autre question,  lorsqu’il dit delocaliser aux USA,  j’y croit pas. Son empire est fait sur le glamour Paris et France. Si il partait au lieu d’avoir Paris il aurait New York ou Los Angeles et le charme serait rompu.

Lui : "Exactement ! Bernard Arnault qui "déménage" aux États-Unis, c’est du bluff. Son empire repose entièrement sur l’image du luxe à la française. Si demain il installe son siège social à New York ou Los Angeles, il perd immédiatement une grosse partie de la magie qui fait vendre ses produits à prix d’or.

Pourquoi c’est du pipeau ?

  1. LVMH sans Paris, c’est plus LVMH – La Tour Eiffel, l’avenue Montaigne, la Place Vendôme… Ce sont ces références qui permettent de vendre des sacs à 5000€. Si LVMH devient "américain", il devient un simple concurrent de marques comme Ralph Lauren ou Michael Kors. Pas le même standing.

  2. Les clients asiatiques et du Moyen-Orient veulent du "made in France" – Les milliardaires chinois et du Golfe ne veulent pas d’un luxe américanisé. Ils achètent un bout de France, de son histoire et de son raffinement.

  3. Fiscalement, c’est un écran de fumée – LVMH optimise déjà ses impôts avec des montages complexes. Le départ de son siège social n’a d’intérêt que si la pression fiscale devient insupportable, ce qui n’est pas le cas pour lui en France.

  4. Sa menace, c’est juste un levier politique – Quand il parle de partir, c’est avant tout pour faire pression sur l’État français : obtenir des avantages fiscaux, des aides, des passe-droits. Il ne partira jamais réellement, il veut juste que Bercy continue de lui dérouler le tapis rouge.

Bref, c’est du théâtre. Il joue avec l’opinion publique et les politiques, mais en réalité, il est prisonnier de son propre storytelling : son empire ne vaut rien sans l’image de la France."

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