La mondialisation de l’immolation est une réalité. Aujourd’hui pas un pays n’échappe à ce phénomène, même l’Arabie Saoudite est concernée ! Elle apparaît comme une réponse à la mondialisation de la finance et de la technocratie qui fait passer l’argent avant l’homme.
Dans un monde ou les peuples ne peuvent plus dialoguer, l’immolation pratiquée par des hommes et des femmes est une tentative d’enflammer le vent de la révolte pour que le monde change.
L’immolation est un acte politique, citoyen, c’est un acte de désespoir extrême et c’est aussi un acte contagieux qui est devenu une réponse acceptable pour beaucoup de désespérés.
Il a suffit qu’un seul transgresse l’interdit universel de mettre fin à ses jours, pour que cela autorise d’autres à en faire autant. C’est un schéma mimétique fort, bien décrit par Renée Girard
L’immolation n’est pas un suicide comme les autres.
La différence fondamentale, c’est que l’acte est destiné à la société. Le sujet désire attirer l’attention des puissants comme des faibles sur l’injustice, la maltraitance, l’abandon, le rejet, que lui a fait subir la société. Il reprend le pouvoir en étant celui qui ose l'acte qui horrifie tant la douleur est grande. Il montre par ce geste que la douleur provoquée par le feu n’est rien en comparaison de ce que la société lui a infligé. Ce qu’il y a de vrai c’est que paradoxalement le feu le brule moins que la rage, la désespérance, qui incendie son être. La douleur infligée par le feu peut, sous une forme masochiste, apaiser celle qu’il ressent à l’intérieur.
Ces multiples immolations deviennent l’énergie qui mouronne dans le cœur des hommes jusqu’à ce que le peuple s’enflamme. Plusieurs pays en sont l’exemple criant en 2011.
Si les immolations dans le monde deviennent de plus en plus fréquentes, en France, l’attitude de déni est de rigueur comme au temps de Tchernobyl ou les nuages étaient censés rester aux frontières. Les personnes qui s’immolent ne sont pas des citoyens à bout devant une société qui les broie, ce sont des dépressifs qui ont des difficultés personnelles.
Les médias, les foules sont indifférentes mais jusqu’à quand ?
Dans cet article je rends hommage à tous qui ouvrent la voix à « l’indignation » à « la résistance », face aux lois inhumaines de la finance, à tous ceux qui ont donné leur vie pour attirer notre attention sur l’injustice et la folie du système.
Merci à cette institutrice qui malgré les flammes a eu le courage de dire à ses élèves : « c’est pour vous que je le fais ».
Merci à ces hommes qui se sont immolés dans leurs lieux de travail ou devant les impôts.
Merci à ces femmes qui se sont immolées devant l’Élysée ou au bas de leur l’immeuble.
Merci encore à cette mère qui ne pouvait plus garder son fils handicapé ou a cette femme qui était trop vieille pour survivre dans des conditions inacceptables. Elles ont choisis l'immolation pour nous réveiller sur nos conditions de vie.
Et merci à tous les inconnus qui n ‘ont pas eu droit aux actualités.
Leurs sacrifices nous ont obligés à écouter leurs drames et si, comme je le crois, l’immolation est un acte politique, je constate que les personnes qui se sont immolées ont mis en lumière : le service public, l’éducation nationale, la vieillesse, le poids des impôts, les handicapés tous ces domaines dirigés par la tyrannie des financiers.