Des milliers de personnes sans abri ou mal logées sont pour une fois prises en considération. Ceux qui vivent dans les voitures ou dans les caravanes de fortune sont reconnus pour leur courage à affronter cette situation.
Ils ne sont plus des nantis, profiteurs du système tels qu’on les présente aujourd’hui.
Alors on ouvre des gymnases, leurs histoires plus tristes les une que les autres font la « une » du journal de 20h. On ose promouvoir la voix de l’entraide et de la solidarité. J’aime voir les associations préoccupées par le sort des personnes isolées. J’applaudis quand enfin des voisins osent se rencontrer, qu’ils cessent d’avoir peur de taper à la porte d’à coté, qu’ils s’inquiètent pour un habitant de leur immeuble.
Enfin, je suis heureuse d’entendre des enfants appeler leurs parents pour leur demander : « est ce que ça va ? » Eux qui n’avaient plus rien à leur dire, s’autorisent cette proximité qui les effraye parfois. Ils osent appeler ! Comme si le danger mettait les pouces aux colères et sifflait le break en disant : « on est une famille ! » Des vieillards isolés sont émus qu’on se souvienne d’eux. Oserais- je penser qu’ils peuvent après cela mourir en paix !
La mort aura disparu de la scène, la glace des cœurs reprendra sa place.
La chaleur des appartements isole les individus et cela me fait peur. Décidément j’aime les grands froids ou la mort ramène les uns et les autres à la vie communautaire.