Abbas étranglé par les représailles financières
Après le vote de l'ONU octroyant à la Palestine le statut d'État observateur, Israël a annoncé des sanctions financières. Les États-Unis pourraient lui emboîter le pas.

Les représailles n'ont pas tardé après le vote de l'Assemblée générale de l'ONU, jeudi, octroyant à la Palestine le statut d'observateur. Le gouvernement israélien a annoncé dimanche le blocage du transfert de 100 millions de dollars de taxes collectées par Israël au profit de l'Autorité palestinienne. D'autres sanctions sont susceptibles d'être décidées aux États-Unis où le Congrès menace de prolonger le blocage d'une aide de 200 millions de dollars aux Palestiniens de Cisjordanie, en dépit du feu vert de l'Administration Obama.
Selon les experts, ces mesures de rétorsions risquent d'aggraver les difficultés économiques, déjà extrêmement préoccupantes, de l'Autorité palestinienne. Le budget présenté par le premier ministre Salam Fayyad présente cette année un déficit de 1,3 milliard de dollars et toutes les ressources (crédits bancaires, arriérés divers…) ont déjà été mobilisées.
Arme fatale
Les droits et taxes perçus par Israël au nom de l'Autorité palestinienne (clearance revenues, en anglais) constituent les deux tiers des recettes dont cette dernière peut bénéficier, soit environ 100 millions de dollars mensuels. En bloquant leur versement, le gouvernement israélien dispose d'une «arme fatale» dans une panoplie coercitive déjà bien fournie: interdiction de l'importation en Cisjordanie d'une longue liste de produits dits à double usage (engrais agricoles, glycérine…), fermeture du commerce entre les différentes parties des Territoires palestiniens…
.L'aide budgétaire américaine à l'Autorité palestinienne, qui atteignait 300 millions de dollars en 2008, s'est progressivement réduite jusqu'à atteindre une somme nulle cette année.
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