Pourquoi la «liberté de conscience» a provoqué l'indignation
"Et la laïcité ?
La loi de 1905 repose sur deux piliers, issus du compromis historique des législateurs de l’époque : la laïcité de l’État français et la liberté de conscience – qui oblige la France à respecter les croyances de chacun, à condition bien entendu qu’elles ne viennent pas empiéter sur la neutralité religieuse de la République. Invoquer ce principe à propos du « mariage pour tous »paraît bien étrange puisqu’il vise précisément le représentant de la République : l’officier d’état civil habilité à prononcer un mariage...
Dans le cas contraire, cela « reviendrait à considérer que la religion du fonctionnaire peut être mise en balance avec l'ordre qu'il est tenu d'appliquer », explique Stéphane Bouisson, docteur en droit, dans un article de 2003 qui fait toujours référence en la matière. Or « l'agent public bénéficie certes de la liberté d'expression mais est soumis à un devoir de réserve. Il ne saurait alors en aller différemment en ce qui concerne l'expression des opinions religieuses d'autant plus que la République est laïque et que le service public est régi par le principe de neutralité ».
Par ailleurs, il est pour le moins étrange que François Hollande défende d’un côté la loi sur le voile à l’école – qui, d’un certain point de vue, étend la notion de laïcité à une personne privée – et, de l’autre, légitime le refus des maires, en tant qu’élus de la République et non en tant que citoyens, à marier un couple de même sexe au nom de croyances personnelles (voir à ce sujet le billet de Jean Baubérot)."
Le fond est là. François Hollande veut trangresser implicitement le fondement de la laïcité, et faire reculer les libertés individuelles, en mettant la liberté de conscience, relative à des idées religieuses, ou une vision personnelle de la société au dessus de la loi, pour céder aux lobbys religieux et aux conservateurs.
Et Christine Boutin a bien reçu le message !!

Avons- nous déjà vu des magistrats refuser d'appliquer la loi abolisant la peine de mort au nom d'une liberté de conscience, de croyances religieuses ou d'une vision personnelle de la société ?
Un officier de l'Etat civil, représente l'Etat , et doit appliquer le droit non pas à la tête du client, et/ou selon son culte religieux et sa vision personnelle de la société, mais conformément à la loi commune, régissant l'ensemble d'une société civile laïque.