Qatar : un poète condamné à la perpétuité
Un tribunal du Qatar a condamné jeudi à la prison à vie un poète poursuivi pour incitation contre le régime et diffamation du prince héritier de cette monarchie du Golfe, qui soutient les soulèvements antigouvernementaux dans les pays du Printemps arabe, a indiqué son avocat. Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib, était jugé sous trois accusations, a précisé à l'AFP Me Néjib al-Naïmi : "incitation contre le régime, diffamation du prince héritier", Tamim Ben Hamad Al-Thani, et "atteinte à la Constitution".
Amnesty International s'est aussitôt élevée contre le verdict qui a "toutes les caractéristiques d'une atteinte scandaleuse à la liberté d'expression" et appelé à la libération du poète, présenté comme "un prisonnier d'opinion". "Il est déplorable que le Qatar, qui veut se présenter à l'échelle mondiale comme un pays qui défend la liberté d'expression, se livre à ce qui semble être une violation flagrante de ce droit", a déclaré le directeur régional d'Amnesty, Philip Luther, dans un communiqué.
Le poète avait été arrêté le 16 novembre 2011 sous l'accusation d'"incitation au renversement" du régime et d'"insulte à l'émir", cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, avait indiqué fin octobre Amnesty en réclamant sa libération. L'ONG avait indiqué que la justice du Qatar lui reprochait d'avoir écrit en 2010 un poème critiquant l'émir, mais que selon des militants du Golfe, la véritable raison de son arrestation est son "Poème du jardin", écrit en 2011 alors qu'avait commencé le Printemps arabe.
Ce poème rend hommage à la révolution tunisienne et exprime l'espoir que le changement touche d'autres pays arabes, affirmant "nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive".
Pour lire la suite
http://www.lepoint.fr/monde/qatar-un-poete-condamne-a-la-perpetuite-29-11-2012-1535397_24.php
Une vidéo de Mohammed Ibn al-Dhib al-Ajami déclamant un extrait de son poème a été mise en ligne sur YouTube en juillet 2010.
29/11/2012, 22:26 par oregon
J'ai lu sur Le Spiegel que son poème se terminait par "Elle importe toutes ses affaires de l'Ouest. Pourquoi n'importe t-elle pas lois et liberté?"
"Elle" étant la seconde épouse de l'émir.