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Billet de blog 3 novembre 2015

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BLACK SEA de Kevin Mcdonald : chasse au trésor des nazis (sortie DVD)

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Ils ont donné leur vie à la mer. Pilotes, mécaniciens, électriciens, c’est grâce à eux que tournent les sous-marins des grandes nations du monde grâce auxquelles celles-ci confortent leur position sur les eaux du globe. Mais avec l’évolution des technologies, « l’industrie a changé », et ils sont nombreux après des années de service, à se retrouver sur le carreau. Au pub, le pilote de sous-marin Robinson (Jude Law) remâche avec amertume le sacrifice de sa vie de famille, en compagnie de Kurston et Blackie qui, comme lui, se retrouvent seuls, virés du jour au lendemain et sans ménagement de la société d’exploration d’épaves, Agora Marine Management. Mais Kurston a un plan pour échapper au désœuvrement : retrouver la carcasse d’un sous-marin nazi qui a fait naufrage pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec à son bord 80 millions de dollars en lingots d’or. Pour cela, il suffit de recruter une équipe et de s’associer avec un mécène pour le financement de l’opération. Rapidement la chasse au trésor commence.

Si Black Sea de Kevin Macdonald est d’abord un film d’aventure, on remarque que, comme presque tous les films anglais, il est sous-tendu par un contexte social assez fort qui explique ce qui pousse un groupe d’hommes à prendre la mer. Avant même l’appât du gain, c’est d’abord pour ne pas se sentir inutile que les douze membres d’équipage, acceptent sans poser de questions la mission que leur propose Robinson. C’est leur raison d’être, leur joie de vivre de prendre soin de l’immense carcasse d’acier des sous-marins. Pour Reynolds (joué par le flegmatique Michael Smiley qu’on voit partout depuis Kill List de Ben Whitley, notamment dans the Lobster de Yorgos Lanthimos), la promiscuité de l’habitacle est préférable à l’absence de perspectives du monde extérieur.

Black Sea s’attache à restituer assez précisément l’ambiance très particulière, déconseillée aux claustrophobes, qui règne dans un sous-marin. Pour que le monstre d’acier avance, chacun doit être à son poste et la solidarité est de mise. Pourtant, entre les membres de l’équipe dont une partie est russe, l’autre britannique, la tension monte notamment à cause de l’inquiétant Fraser, plongeur hors-pair, « mi-homme, mi-poiscaille » mais surtout psychopathe aux réactions imprévisibles. A bord du sous-marin pirate qui navigue clandestinement au-dessous de la flotte russe, la Mer Noire n’a jamais si bien porté son nom. La volonté affichée de réalisme de la part de Kevin Macdonald est l’un des atouts de ce film sous-marin. Black Sea décrit un monde d’hommes détruits par la société à qui l’on propose de devenir richissime. Evidemment, il y a des avaries, des trahisons, des morts. Et à la fin quand on revoit la lumière du jour, si l’on a pu jouir de ce cauchemar, on est toutefois heureux qu’il prenne fin.

Guillaume Goujet  

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