Le 8 mars marque la Journée Internationale des Droits des Femmes, une journée pour célébrer les réalisations des femmes et leur lutte pour l'égalité.
La Journée Internationale des Droits des Femmes du 8 mars est également l'occasion de réfléchir à la persécution des femmes, celle subit depuis des siècles, qui malheureusement persévère encore de nos jours…
L'histoire de la persécution des femmes est longue et complexe. Depuis des siècles, les femmes ont été victimes de discrimination, de violence et d'injustice. Les pratiques telles que le mariage forcé, la traite des femmes et les violences sexuelles sont répandues dans le monde entier. Les femmes ont également été privées de leur droit à l'éducation, à la propriété et à l'autonomie financière.
Depuis des millénaires, les femmes ont été victimes de persécutions dans de nombreuses sociétés à travers le monde. Des pratiques barbares telles que la chasse aux sorcières en Europe, la sati en Inde, la traite des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale, et la mutilation génitale féminine en Afrique ont fait subir aux femmes des traitements cruels et inhumains. Eve, qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Ces exemples sont tragiques, mais il est crucial de les rappeler pour mieux dénoncer la persécution subie par les femmes.
La chasse aux sorcières en Europe
Durant les XVème au XVIIIème siècles, la chasse aux sorcières a été l'une des plus grandes persécutions contre les femmes en Europe. Des milliers de femmes ont été accusées de sorcellerie, torturées et exécutées. Ces accusations étaient souvent liées à des superstitions et surtout à la peur des femmes qui détenaient une certaine connaissance ou autorité. Ainsi les femmes accusées étaient souvent des guérisseuses, des sages-femmes, des veuves ou des femmes qui vivaient seules.
La pratique de la sati en Inde
La sati était une pratique dans laquelle une femme devait s'immoler sur le bûcher funéraire de son mari. Cette pratique était considérée comme un acte de dévotion.
En réalité, il en était tout autre. Elle était souvent imposée aux femmes contre leur gré. La Sati a été interdite en Inde en 1829, mais elle continue d'exister dans certaines communautés rurales.
La traite des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des femmes de nombreux pays asiatiques ont été kidnappées et forcées à se prostituer pour les soldats japonais. Ces femmes, appelées "femmes de réconfort", ont été victimes de viols répétés et de mauvais traitements. Les survivantes ont souvent été stigmatisées par leur propre communauté et ont souffert de traumatismes à long terme.
La mutilation génitale féminine en Afrique, l’excision
Cette pratique consiste à enlever tout ou une partie des organes génitaux féminins, souvent sans anesthésie ni mesure d'hygiène. Elle est souvent pratiquée sur de très jeunes filles. Elle a des conséquences physiques et psychologiques à long terme. Bien qu’interdite dans de nombreux pays, cette pratique continue d'exister dans certaines régions d'Afrique.
Dans le contexte contemporain, la crise en Afghanistan et en Iran souligne la vulnérabilité des femmes et la nécessité de protéger leurs droits.
La crise iranienne de 2022 a mis en lumière une fois de plus les persécutions subies par les femmes en Iran. Depuis la Révolution islamique de 1979, les femmes en Iran ont fait face à des restrictions sévères sur leur liberté et leurs droits, notamment dans les domaines du mariage, du divorce, de la garde des enfants, de l'héritage et de la liberté de mouvement.
Depuis son accession au pouvoir en 1979, le régime islamique a imposé des lois strictes basées sur une interprétation conservatrice de la charia. Les femmes sont obligées de porter le hijab en public et sont souvent victimes de harcèlement et de violences de la part de la police des mœurs et des milices religieuses qui patrouillent les rues. Les femmes sont également discriminées en matière d'emploi et de salaire, et de nombreuses professions sont fermées aux femmes, notamment les métiers jugés inappropriés pour leur « dignité ».
Cependant, les femmes iraniennes ont résisté à ces restrictions et ont lutté pour leurs droits. En 2019, les femmes ont bravé les lois en retirant leur hijab en public et en partageant des photos d'elles-mêmes sur les réseaux sociaux avec le hashtag #WhiteWednesdays. Cette campagne a été menée par Masih Alinejad, une journaliste et militante féministe iranienne exilée aux États-Unis.
Malgré les efforts des femmes iraniennes et des militants des droits de l'homme, la situation en Iran s'est détériorée en 2022. Le gouvernement a intensifié sa répression contre les femmes, arrêtant des militantes féministes et mettant en place des peines de prison et des amendes pour celles qui retirent leur hijab en public. Des femmes ont également été victimes d'agressions sexuelles et de violences domestiques, et le gouvernement a été accusé de ne pas prendre de mesures suffisantes pour les protéger.
La crise économique et les sanctions internationales ont eu un impact disproportionné sur les femmes en Iran, qui sont souvent les premières à perdre leur emploi et à subir les conséquences économiques.
En Afghanistan, les femmes sont confrontées à des restrictions de leurs libertés fondamentales, telles que leur droit à l'éducation et leur droit de travailler en dehors de la maison.
Cette persécution des femmes en Afghanistan est un sujet depuis des décennies. Les femmes afghanes ont longtemps été victimes de discriminations systématiques, d'abus, de violence et de violations de leurs droits humains fondamentaux. La situation s'est aggravée à la suite de la prise de pouvoir des talibans en août 2021.
Avant l'arrivée des talibans au pouvoir, les femmes afghanes rencontraient déjà des difficultés à accéder à l'éducation, aux soins de santé, aux emplois et à participer activement à la vie politique et économique du pays. Selon les Nations unies, seulement 37 % des filles étaient scolarisées et seulement 16 % des femmes avaient un emploi en 2020.
La situation a empiré avec l'arrivée des talibans au pouvoir. Depuis leur prise de contrôle, les femmes afghanes ont été soumises à des restrictions draconiennes, y compris l'obligation de porter le voile intégral et de ne sortir que si elles sont accompagnées d'un homme de leur famille. Les talibans ont également fermé les écoles pour filles et interdit aux femmes de travailler dans des lieux publics, telles que les magasins ou les bureaux.
Les femmes afghanes sont également exposées à des risques élevés de violence, y compris des violences sexuelles et des mariages forcés. Selon l'Organisation mondiale de la santé, près de 9 femmes sur 10 en Afghanistan ont subi une forme de violence psychologique, physique ou sexuelle.
Les femmes afghanes ont manifesté leur désir de participer à la vie politique et économique du pays. Elles ont pris part à des manifestations pour exiger l'égalité des sexes et ont créé des réseaux pour se soutenir mutuellement. Cependant, ces initiatives ont souvent été réprimées par les autorités talibanes. Encore très récemment, les Afghanes se sont vu retirer le droit de divorcer, et les divorces antérieurs ont été annulés. Les femmes divorcées s’étant remariées sont désormais considérées comme adultères avec les condamnations associées comme la lapidation.
La situation des femmes en Afghanistan est complexe et varie en fonction de leur ethnie, de leur religion, de leur situation économique et de leur lieu de résidence. Les femmes qui vivent dans les zones rurales ou qui appartiennent à des groupes minoritaires sont souvent les plus vulnérables.
Les femmes dans le monde entier continuent de subir des violences domestiques, des viols et des féminicides. Les chiffres sont alarmants : selon l'Organisation Mondiale de la Santé, une femme sur trois dans le monde a été victime de violence physique ou sexuelle. En 2021, une enquête menée par l'Organisation des Nations Unies a révélé que les féminicides avaient augmenté dans le monde entier pendant la pandémie de COVID-19, en particulier en Amérique latine.
Aux États-Unis, les femmes sont confrontées à une révocation de leur droit fédéral à l'avortement, une décision historique, un coup de grâce pour les femmes dans la 1ere puissance mondiale après pourtant des décennies de lutte pour les droits des femmes. Cette mesure met en danger la santé et la vie des femmes et les empêche de prendre des décisions concernant leur propre corps, et donne le ton de la considération du droit des femmes dans le monde.
N’oublions pas, la traite des femmes, qui est également un problème majeur, particulièrement dans les zones de guerre et de conflit. Les femmes sont souvent enlevées, violées et vendues comme esclaves sexuelles.
Prenons la guerre en Ukraine, les femmes sont également victimes de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, environ 83 % des victimes de la traite en Ukraine sont des femmes. Des organisations telles que La Strada Ukraine travaillent pour aider les victimes de la traite et prévenir ce type de violence.
Face à ce tableau si sordide, les femmes continuent de se battre pour leurs droits et de faire entendre leur voix. Le mouvement #MeToo a dénoncé la culture du viol et de l'impunité qui règne dans de nombreux domaines de la société, et a permis aux femmes de partager leurs histoires et de se sentir moins seules dans leur combat.
Il est important de se rappeler les noms des femmes victimes et emblématiques qui ont lutté pour leurs droits, comme Malala Yousafzai, qui a été victime d'une tentative d'assassinat par les Talibans en 2012 pour avoir défendu le droit des filles à l'éducation ; Marielle Franco, une femme politique brésilienne et défenseure des droits de l'homme assassinée en 2018 ; et Esther Mujawayo, une survivante du génocide rwandais qui a consacré sa vie à la défense des droits des femmes et à la lutte
En Iran, des femmes courageuses se battent pour leurs droits depuis des décennies malgré la répression du gouvernement et des milices religieuses. En 2017, la campagne "White Wednesday" a été lancée pour encourager les femmes à enlever leur voile en public, en signe de protestation contre l'obligation du port du hijab. Parmi les femmes qui ont été arrêtées pour avoir participé à cette campagne, on peut citer Vida Movahed, qui est devenue célèbre après avoir enlevé son voile en public sur l'une des artères les plus fréquentées de Téhéran. Elle a été arrêtée et emprisonnée pendant plusieurs mois.
Les féministes iraniennes ont également milité pour le changement des lois discriminatoires envers les femmes, telles que la loi sur la tutelle masculine, qui oblige les femmes à obtenir l'autorisation de leur mari ou de leur père pour travailler, voyager ou se marier. Des femmes telles que Nasrin Sotoudeh, avocate et défenseure des droits humains, ont été emprisonnées pour leur travail de défense des droits des femmes en Iran. L’étudiante Mahsa Amini, âgée de 22 ans, arrêtée le 13 septembre par la police des moeurs pour "tenue inappropriée" est décédée étrangement trois jours plus tard, ce qui a suscité une vague de contestation populaire.
Dans le monde entier, les féministes se battent également contre les violences faites aux femmes, y compris les féminicides. Au Mexique, par exemple, des femmes se sont mobilisées contre la violence de genre en lançant le mouvement #NiUnaMenos, qui ne signifie « Pas une de moins", en référence aux femmes assassinées en raison de leur sexe. Au cours des dernières années, ce mouvement a organisé des manifestations massives dans tout le pays, appelant à des mesures concrètes pour lutter contre la violence faite aux femmes.
Il est important de se rappeler que la lutte pour les droits des femmes est un combat de tous les jours, partout dans le monde. Les femmes continuent de subir des discriminations et des violences.
Il est essentiel que nous nous mobilisions pour défendre leurs droits. Les noms de femmes victimes et emblématiques, ainsi que ceux des femmes qui luttent pour leurs droits aujourd'hui, doivent être entendus et rappelés pour inspirer et encourager d'autres personnes à se joindre à la lutte. Nous parlons de la persécution de nous les femmes, qui représentons 52 % de la population mondiale.
Après tout être féministe, c’est l’idée radicale que les femmes sont des êtres humains (comme les autres).