Le monde est injuste, et alors ?" Ce n'est pas seulement le titre de mon dernier livre, mais aussi une question que je me pose souvent face aux multiples visages de l'injustice qui marquent notre époque. Elle résume à elle seule la dichotomie entre la reconnaissance des maux qui rongent notre société et l'impulsion à agir malgré tout. Ce n'est pas une résignation mais un défi lancé au visage de la fatalité. Je suis constamment confrontée à la réalité des inégalités.
Aujourd'hui, je souhaite aborder cette question non pas avec résignation, mais avec la détermination de ceux qui refusent d'accepter l'état des choses tel qu'il est. Le récent assaut du Hamas contre Israël, le triste anniversaire de l'assassinat de Samuel Paty, la persistance de la menace terroriste en France, et les séismes dévastateurs en Afghanistan ne sont que quelques exemples des injustices qui meublent notre actualité. Ces événements nous poussent à réfléchir sur la nature humaine et sur notre capacité à répondre aux défis qui nous sont posés.
Dans cet article, je veux explorer comment, malgré la morosité ambiante et la facilité avec laquelle nous pourrions nous dire "et alors ?", nous avons le devoir de chercher des moyens de répondre positivement et activement aux injustices du monde. Car la véritable question n'est pas de savoir si le monde est injuste — cela, nous le savons déjà — mais plutôt de se demander comment nous pouvons contribuer, chacun à notre échelle, à le rendre plus juste.
Rejoignez-moi dans cette réflexion, non pas pour accepter passivement l'injustice, mais pour l'affronter avec courage et espoir.
En ce début d'hiver, les nouvelles internationales nous assaillent de leurs lots d'injustices.
L'offensive du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 vient s'inscrire dans la longue liste des conflits sanglants qui semblent éternels. Israël, un pays né dans la tourmente, continue de lutter pour sa sécurité et sa reconnaissance, tandis que Gaza vit au rythme des affrontements et des représailles, laissant de trop nombreuses victimes. Femmes, enfants, hommes, familles sont dévastés et continuellement pris entre le feu croisé des idéologies et des intérêts politiques. Au-delà de l'aspect militaire, c'est une crise humaine, une crise humanitaire qui s'aggrave, avec un impact profond sur le quotidien et le futur des populations concernées. La recherche d'une solution durable est entravée par la complexité des enjeux régionaux et internationaux, ce qui rend toute tentative de paix fragile et souvent éphémère.
En parallèle, la France se recueille, trois ans après la mort de Samuel Paty, en mémoire d'un autre enseignant, Dominique Bernard, tragiquement disparu sous les coups d'un ancien élève radicalisé. La menace n'est jamais loin, comme en témoigne l'alerte à la bombe dans le collège-lycée où il enseignait. C'est un rappel que la terreur peut frapper n'importe où, n'importe quand.
La terre elle-même semble se rebeller contre les hommes, avec les quatre séismes qui ont frappé l'Afghanistan en octobre, mois qui a déjà vu la mort de 1500 personnes et plus de 2000 blessées. Un pays déjà exsangue sous le poids des talibans, qui voit ses villages rasés et ses populations désemparées, des femmes privées de leurs droits.
Et comment ne pas évoquer la grève de la faim courageuse de la militante iranienne des droits de l'homme, Narges Mohammadi, récompensée par le prix Nobel de la paix 2023, pour son refus d'accepter l'inacceptable, même depuis l'obscurité de sa cellule ? Son acte de défiance est une preuve de résilience face à l'oppression, une voix qui refuse de se laisser étouffer par les chaînes du silence.
"Le monde est injuste, et alors ?" Cette question ne doit pas être interprétée comme un abandon mais comme une exhortation à lutter. À ne pas laisser la morosité ambiante nous engloutir. C'est un cri de ralliement pour tous ceux qui refusent d'être des spectateurs passifs face à l'injustice. L'injustice mondiale n'est pas une excuse pour rester immobile. C'est la réalité, certes cruelle, mais elle ne doit pas être un poids qui nous entraîne vers le fond. Elle doit être le socle sur lequel nous bâtissons notre détermination à agir, à faire évoluer les choses, à ne jamais accepter le statu quo. C'est dans cette optique que je nous invite à considérer chaque injustice non comme un point final, mais comme le prélude à une question plus importante encore : "Que vais-je faire pour changer les choses ?" La réponse à cette question définit qui nous sommes et qui nous choisirons d'être dans ce monde imparfait.