À LFI, comme ailleurs à gauche, les questions d'organisation et de fonctionnement ne sont pas nouvelles. Plus jamais cette organisation partidaire, avec son absence quasi totale de démocratie et donc de respect des adhérents, militants, électeurs !, avec son culte de la personnalité (ce besoin quasi anthropologique d'un chef couplé avec cette habitude ancestrale de ne bâtir qu'en pyramides),... la liste est longue des critiques de la formule passée.
Le danger étant de "jeter le bébé avec l'eau du bain" et de mettre en place des mouvements "gazeux" d'apparence mais en réalité encore moins démocratiques, transparents et légitimes que les "partis d'avant". Il s'avère cependant au regard de l'histoire que les critiques rencontrées par toutes les tentatives de "reconstruction" sont légitimées par l'absence de projet politique réalisable à long terme et susceptible de fédérer des forces aujourd'hui éparpillées et donc peu efficaces.
Lors de la récente campagne présidentielle, un slogan déjà ancien est réapparu : "un autre monde est possible". Derrière la lueur d'espoir qu'elle peut engendrer, la question se pose d'emblée: quel autre monde ? L'ultra libéralisme (entendu comme le capitalisme mondialisé et financiarisé) a sa réponse qu'il présente sans vergogne par médias et "influenceurs" interposés. Mais quid de la gauche sociale et écologiste ? "L'avenir en commun" est un programme électoral temporaire. Et le "jeu" parlementaire, l'opposition, certainement nécessaires, ne peuvent suffire...
S'en contenter mène à l'impasse, voire au renoncement (lire Rosa Luxembourg à propos de la dérive parlementariste des sociaux-démocrates). À quand la mise en place d'une large conférence permanente chargée d'élaborer le nouveau projet politique de société à construire, décentralisable à tout moment, modulable, transparente et ouverte majoritairement à tout observateur non partisan. Une conférence dont le préalable, outre un état des lieux, ne manquerait pas de dresser rigoureusement le bilan des expériences passées avec les causes des échecs répétés.
Mais peut être est-ce ici que le bât blesse ? L'ancien est encore présent dans le nouveau à naître.