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Billet de blog 26 avril 2016

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Vous avez trente-deux minutes à perdre...

Je raconte dans ce court métrage comment je me suis perdu dans Lisbonne et ses environs à la recherche des traces d'un film de Alain Tanner, "dans la ville blanche", et à la recherche d'un ailleurs en voulant rejoindre le bout du monde. Comment ces recherches nées dans l'illusion, servent de chemin dans la réalité ou comment la réalité peut devenir l'aboutissement de l'illusion.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mais peut etre que l'essentiel tient dans le fait de raconter une histoire ici et maintenant.

" C'était en 1983, et ça fait un bail.
Cette année-là, venait de sortir au cinéma « Dans la ville blanche » de Alain Tanner. Comme j'avais particulièrement apprécié l'état d'esprit de ce réalisateur et sa démarche, existentielle et politique dans ses films précédents, je suis entré dans une salle de cinéma du quartier Bastille pour le découvrir.
J'en suis ressorti transporté et bousculé : J'ai été particulièrement touché, par son ton, nostalgique, mais aussi par l'aspect de dérive de son héros et par son style utilisé qui n'existait pas avant dans le cinéma Tanner, moins radical, moins politique mais qui collait bien à l'état d'esprit des années 80.
Et, plaisir du moment, je me suis mis à rêver du charme de la ville blanche, emporté par ce délitement original, souhaitant mentalement plonger dans cette atmosphère comme un insecte est attiré par une lumière lointaine ...

Mais à l'époque, Il n'en fut rien.

Illustration 1

30 ans plus tard, je suis retombé sur ce film : J'ai été immédiatement frappé par la résurgence des sentiments du fond de ma mémoire : Tout était encore là, absolument intact : les envolées musicales et poétiques, la beauté de cette ville filmée par la bande, incidemment, sans jamais être décrite mais juste portée comme un décor idéal, et l'envie d'appréhender ces lieux à mes yeux emprunts d'une magie encore inouïe, de palper la géographie de ces ruelles aux couleurs incertaines, ont fait remonter en moi ce vieux souvenir d’un désir inassouvi.
et me vint l'idée d'aller au bout de cette aspiration, de mettre, avec une bonne génération de retard, mes pas dans les traces du réalisateur genevois, de parcourir derrière lui ces lieux qu'il avait choisi, pour tenter de faire infuser cette esthétique qui m'avait tellement touché.
Aller au bout d’une idée comme aller au bout du monde : Non loin de Lisbonne existe un lieu, le point le plus ouest de l'Europe continentale, l’extrémité des terres, la limite absolue du marcheur. J’ai toujours été à l'affût de savoir ce que peuvent cacher les limites, et dans le cas présent, tenter de ressentir ce que le point de fin de l'Europe ancienne promet …

Illustration 2

  Et je décidais de partir, de me lancer dans cette entreprise sur un coup de tête comme une auto-provocation."

Comme c'est un film de vacances, vous pourrez me dire à la fin s'il vous a semblé trouver du sable entre vos orteils.

Je vous souhaite un bon visionnage

Deux illusions © Marie-José Costa

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