Il fut une époque où l'on appelait progrès tout ce qui était fait en faveur des peuples, de l'humain. Il faut croire que
maintenant, le mot progès est destiné à parler de l'avancée des entreprises au détriment des citoyens, des humains.
On peut illustrer ce point de vue avec une mise en parallèle de deux démarches, une d'une entreprise privée internationale, Google, et l'autre à propos de négotiations qui ont lieu en ce moment à Genève sur l’accord sur le commerce des services (ACS). D'un côté, Google qui a décidé de livrer TOUTE la correspondance que vous pourriez échanger aux opérateurs privés qui pourront ainsi lire l'ensemble de votre correspondance pour voir, si dans votre profil, il n'y a pas quelque chose à miner, ou peut-être, à déminer. Plus de secret de la correspondance! Tout ce que vous pourriez échanger dans google mail sera disponible à l'ensemble de la communauté des développeurs sans que vous n'en soyez informé. Tout utilisateur de cette interface de programmation, aura accès à l'ensemble de votre courrier, en lecture ET en écriture, il sera possible à quiconque de modifier vos mails, de les supprimer.
un peu comme si votre facteur vous annoncait tout de go: Jusqu'à maintenant, j'étais le seul à profiter de votre correspondance privée, désormais, toute entreprise aura accès à tout ce que vous échangerez, sans limitation, et pourra modifier ce que vous envoyez comme ce que vous recevez.
Té pardi, on est en démocratie, vous n'avez rien à cacher ! où est le mal dans tout cela ?
Bon, ok. On perd sa privauté, on perd toute possibilité de stratégie dans notre vie pour le plus grand bénéfice des entreprises. On n'a plus rien qui nous appartient dans le cadre des échanges électroniques. C'est pas jojo, mais c'est furieusement tendance. Regardez la ête de vos enfants quand vous leur annoncez que vous refusez Facebook !
Pas de vie privée, plus de secret, toutes vos pensées en pâture, tous vos projets pour les entreprises et les systèmes de renseignements...
Pour plus de détail:
http://www.numerama.com/magazine/29817-attention-google-lance-une-api-gmail-pour-donner-acces-a-vos-e-mails.html
Parallèlement, à Genève, se déroulent des négotiations SECRETES sur l’accord sur le commerce des services TISA (mais révélées par wikileaks et la Suisse) dont la France est partie prenante qui vise à démanteler tout ce qui a rapport avec les services publics. Ces négotiations ont une particularité que je n'avais pas encore rencontré: Elle étaient censées rester secrètes 5 ans au delà de leur négotiation:
"Des mesures assurant une confidentialité totale des discussions ont été prises, dans un langage digne d’un scénario à la James Bond. Les textes établissant l’avancée des pourparlers ont été «classifiés», selon un jargon utilisé généralement pour les dossiers secret-défense. Ils doivent être «protégés de toute diffusion non autorisée» et stockés dans un système d’ordinateurs lui-même classifié et maintenu «dans un building ou un container clos» sous haute surveillance.
L’objectif déclaré est que rien ne puisse transpirer du contenu de ces tractations «jusqu’à cinq ans après la conclusion d’un accord(...)»
Plus de détail avec ces liens:
https://wikileaks.org/tisa-financial/
http://www.bastamag.net/Tisa-ces-negociations-commerciales
Alors voilà où je voulais en venir: Pour le particulier, tous fait et geste ne lui appartiennent plus, il est dépossédé de sa faculté de stratégie, d'organisation, et de protection. Par contre, en ce qui concerne les entreprises, toute latitude leur est laissé pour pouvoir connaitre ce que vous voulez entreprendre, et tous les pouvoirs leurs sont délégué pour écraser (je dis bien écraser) ce qui jusqu'à maintenant, formait le socle de la solidarité humaine, de l'entraide, tout ce qui tendait vers le progrès. A propos de progrès, voyez cet article sur le site des moutons enragés, qui résume le basculement sémantique du mot progrès:
http://lesmoutonsenrages.fr/2014/06/27/le-progres-est-devenu-le-moyen-de-lalienation/
Les temps sont durs, il me semble qu'il va falloir sérieusement se méfier des décisions des gouvernants si l'on veut garder un minimum de libre arbitre...