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Billet de blog 17 octobre 2020

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FAUT-IL CREDIBILISER LES FOUS DE DIEU ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le meurtre de Conflans-Saint Honorine est-il un « simple meurtre » perpétré par un cinglé ou un acte de terrorisme ?

Les religions sont dans le domaine public. N’importe qui peut s’en emparer pour assouvir ses pires instincts ou gagner son heure de gloire. Rien ne prouve pour l’instant, que cette action s’insère dans un plan concerté par une organisation terroriste. Certes les organisations islamistes parient sur cette émulation individuelle, s’appuyant sur des moyens de fortune pour pallier à leur faiblesse structurelle.

Mais faut-il abonder en leur sens, en leur offrant tout la publicité qu’ils attendent de ces initiatives ? Faut-il crédibiliser les fous de Dieu en leur accordant le « grade de terroriste » quand ils ne sont probablement que des minables sans envergure, des ratés, des tarés sadiques ?

Mais dire cela, serait aussi dire que cet enseignant est mort « pour rien ». Il ne serait pas un héros  de l’école publique et laïque, mort en mission, il serait une « victime » d’un fou, fou de dieu mais fou quand même.

Il y a solidarité de destin entre l’assassin et l’assassiné par le mobile qui les a lié. Sacraliser l’un, sacralise l’autre.

Le terrorisme en France n’est pas un phénomène de masse. Pour spectaculaire et horrifiant qu’ils soient, ces crimes représentent une part marginale de la criminalité. Selon une note annuelle du ministère de l’intérieur de janvier 2020 « "En 2019, le nombre de victimes d’homicides est en hausse (+76 victimes par rapport à 2018) et s’élève à 970 victimes, dont 4 à ce jour en lien avec un attentat terroriste. ", soit 0.4% des homicides. Une quantité imperceptible parmi les 2 812 270 crimes et délits de 2019. Un fait mineur au regard des 22 900 viols constatés (sans parler de ceux  passés sous silence).

D’un point de vue intellectuel, la lutte contre les violences faites aux femmes est plus importante, plus critique, plus propice à améliorer la société que la lutte contre les trous du cul barbus.

 D’ailleurs ce n’est pas contre le terrorisme qu’il faut s’élever : on ne pourra jamais prévoir et éviter que quelques cinglés s’emparent d’un couteau de boucher, disponible en grande surface et s’en servent contre un humain. Mais on peut lutter contre l’obscurantisme qui nourrit ces esprits faibles. Cette lutte, commencée au siècle des lumières n’a pas cessé d’être actuelle dans une société mondialisée.

 Je veux croire que la connerie islamiste est sans doute l’un des éléments moteurs qui font que de plus en plus de français, et de française, se déclarent athées, ou du moins sans religion. Faut-il rappeler que les 3 religions monothéistes se réfèrent au même dieu, à la même tradition, inscrite dans la Bible ?  Il est surprenant de constater que le dimanche matin la télévision nationale offre une tribune à chacune des grandes religions mais qu'aucun temps d'antenne n'est proposé pour les athées et irréligieux (Selon une étude en 2012 de Win/Gallup International, 63 % des Français sont « sans religion », avec 34 % de non religieux et 29 % d'athées).

Ce que ce crime nous apprend peut-être, c’est que nous devons être des athées militants.

Il ne sert à rien de haïr les islamistes. Il faut lutter contre la connerie (vaste programme, dirait de Gaulle), ce qui n'est pas le rôle de l'état mais des citoyens. Disons-le alors : la religion rend con.  Plus nous serons nombreux à le dire, moins il s’en trouvera pour  espérer en tirer gloire.

Ce que les jeunes générations doivent comprendre : l’assassin de Conflans-Saint Honorine n’est pas un terroriste, ce n’est même pas un croyant : c’est un con. Et un assassin.

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