La semaine dernière a été une semaine qui fera date dans l'histoire du parti socialiste français. Il n'y a qu'à observer :
Lundi 25 août 2014 : Le premier ministre vire ses ministres qui ont une image trop à gauche, qui remettent publiquement en cause le dogme de ce que fait F. Hollande et ses gouvernements depuis qu'ils sont au pouvoir, à savoir demander toujours plus peuple et offrir des milliards aux entreprises (aux grosses entreprises !) avec un résultat médiocre puisque des embauches il n'y a pas et que la dette continue de dévisser.
Mardi 26 août 2014 : Parmi les membres du nouveau gouvernement, le ministre de l'économie est Emmanuel Macron. Tout le monde a déjà longuement détaillé son CV, ancien banquier d'affaires à la banque Rotschild et ancien technocrate de Bercy. Entré dans l'entourage du président par M. Jouyet, grand ami de celui-ci et sarkozyste notoire de 2007 à 2012 (il a d'ailleurs été membre d'un de ses gouvernements).
Mercredi 27 août 2014 : Le premier ministre va à Jouy-en-Josas faire un discours à l'université d'été Medef où il se fait ovationner.
Jeudi 28 août 2014 : M. Macron à travers une interview donnée au Point remet en cause les 35h et plus globalement le code du travail. Quelques heures après, 200 députés signent un texte dans Le Monde pour signifier leur unité derrière le chef de l'Etat et le gouvernement. Oui, en plus, ils ont le sens du timing.
Vendredi 29 août 2014 : M. Valls vide de sa substance la loi Duflot. Il fait d'une pierre deux coups. D'un côté, il fait plaisir aux lobbies de l'immobilier "étouffés" par les normes et de l'autre il écorgne l'image d'une personne avec qui il ne s'entend pas (oui, c'est dit très poliment).
Week-end : Petits jeux de rôle et de posture à La Rochelle.
Depuis 1983, le Parti Socialiste a fait le choix d'avoir une politique dans laquelle se retrouvent des mesures de gauche comme de droite. Il y a à boire et à manger et je comprends tout à fait que ça puisse prêter à débat. La limite entre compromis et compromission est toujours très compliquée. Le gouvernement Jospin de 2002, par exemple, a plein défaut, mais il aura pour lui les 35h, la CMU ou encore le PACS.
Reste que lorsqu'il se retrouvait face à la droite quelle qu'elle soit, j'ai toujours voté pour lui et ce sans jamais le regretter. Des deux maux, toujours choisir le moindre.
Depuis 2012, la politique menée n'est QUE de droite, quoi que veulent s'en défendre ceux qui la font. Le mariage pour tous ? L'arbre qui veut masquer la forêt et encore même celui-ci a été élagué (et la PMA ? et l'adoption ?).
Edwy Plenel l'a magnifiquement défendu. Si la gauche ne fait plus une politique de gauche, mais une politique de droite et que dans le même temps la droite propose une politique de droite, alors vu l'image tripartite de la politique que renvoient les média mainstream, les électeurs sont renvoyés dans les bras du FN.
C'est décidé à compter d'aujourd'hui, le PS n'étant ouvertement plus de gauche, il n'aura plus ma voix,. Lorsque dans un tour d'une élection aucune solution de gauche n'est proposée, alors je voterai blanc. Enfin non, je voterai rouge.
Je préparerai un bulletin à la maison de couleur rouge, que je glisserai dans l'enveloppe. Je compte bien diffuser mon idée et que les bulletins rouges fleurissent. Envoyer un message simple et efficace sans aggressivité mais sans quiproquo possible par les urnes.
Ah et visiblement la semaine repart sur le même rythme que la semaine dernière. Ce matin, mardi 2 septembre 2014, E. Macron dans Ouest France "il n'est pas interdit d'être de gauche et de bon sens". Me voilà rassuré, il est possible d'être de gauche et pour autant d'être doué de capacité d'analyse...