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Billet de blog 25 avril 2012

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La nouveauté à droite, ce n'est pas le niveau de l'extrême droite !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je tenais à réagir aux analyses du premier tour de l'élection présidentielle de ce dimanche 22 avril 2012. Une nouvelle a pris le pas sur les autres : "C'est la première fois que l'extrême droite est à ce niveau à une élection en France". Et bien, c'est faux et archi faux !

Certes, le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen avait fait moins que sa fille en pourcentage (16,86) et en nombre de bulletins (4,8M). Sauf que ce que les analystes aiment à rappeler au Front de Gauche, à savoir, si on fait la somme des électeurs de la gauche radicale et de l'extrême gauche en 2002, on dépasse le score de Jean-Luc Mélenchon, est également vrai pour l'extrême droite.

Démonstration à l'appui :

En 2002, l'extrême droite, c'est :

Jean-Marie Le Pen (Front National) : 4 804 713 voix

Jean Saint-Josse (Chasse, pêche, nature et traditions) : 1 204 689 voix

Bruno Mégret (Mouvement National Républicain) : 667 026 voix

Soit un total de 6 676 428 voix. Pour rappel, en 2012, Marine Le Pen, c'est 6 421 802 voix.

Autre donnée importante, le nombre d'inscrits n'était pas le même. En 2002, nous avions 41 194 689 inscrits, alors qu'en 2012, nous en avons 46 037 965.

Tout cela signifie qu'en 2002, les voix de l'extrême droite, c'était 16,21% des inscrits, là où en 2012 ce n'est plus que 13,95%.

Et pourtant, on nous rabâche encore et encore que le score atteint dépasse tous les autres obtenus lors de la Ve République.
Pour autant, il est vrai que le danger n'a jamais été aussi grand. L'immense nouveauté, c'est que depuis 10 ans, la droite républicaine suit un homme opportuniste dont tous les moyens sont bons pour arriver au pouvoir et le conserver. Cet homme a donc "décomplexé" la droite pour reprendre ses termes. Il n'a cessé depuis 2002 et son accession au ministère de l'intérieur à l'époque de nier la frontière entre les idées de son parti et ceux de l'extrême droite. Le changement par rapport à avant, ce n'est pas le score de Marine Le Pen, c'est le glissement à droite des idées des électeurs de l'UMP. Dix ans de Villiers le Bel, de Karsher, de moutons égorgés dans les baignoires, de ministère de l'immigration et de l'identité nationale, de débat sur l'identité nationale, de "remettons les dans leurs bateaux", de "les mariages homosexuels ? Et pourquoi pas avec les animaux tant que vous y êtes ?", etc etc. Aujourd'hui, la seule différence entre la majorité de l'électorat UMP et celui du FN, ce n'est plus que l'étiquette... Et seulement l'étiquette.

Le résultat ? Selon Opinion Way, 64% des électeurs de l'UMP sont favorables à une union avec le FN pour les législatives qui arrivent.
Alors Nicolas Sarkozy peut partir après sa défaite (et c'est une bonne chose évidemment mais), ça ne changera rien au mouvement de fond. Le mal est fait. 

*Source pour les chiffres des élections : Wikipédia 

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