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Le 7 novembre dans le cadre de la Ligue Europa, s’est déroulé le match Ajax Amsterdam contre le Maccabi Tel-Aviv, qui s'est soldé par un 5 à 0, donc par une belle branlée pour l'équipe de Tel-Aviv. À cette occasion, nous avons encore pu assister à une magnifique démonstration d’intelligence collective de la part de ceux qui constituent la colonne vertébrale et l’âme de ce sport : les supporteurs.
Sur la pelouse c’était les blancs d’Amsterdam contre les bleus de Tel-Aviv. Dans la rue, pour les supporteurs des deux camps, suite à l’ingurgitation de pas mal de litres de bières et de fumage de gros cônes bien chargés (Amsterdam oblige), c’était plus confus, à croire qu’ils n‘avaient pas le bon billet ou qu’ils s’étaient trompés de date ou de stade, ou même de catégorie de match. De tous les côtés, on pouvait entendre des « Fuck Palestine » ou des « Fuck Israël ». Pour un match de seconde zone qui oppose deux villes, pas deux pays.
On connaît le phénomène d’intelligence de masse qui caractérise la concentration dans une même ville de supporteurs de foot d’équipes adverses. Ce soir encore, nous en avons eu une très belle illustration, un spectacle grandiose ! Merci les gars, on se régale à chaque fois du beau spectacle que vous nous offrez hors des tribunes.
Tôt dans la soirée, un homme monte sur le haut vent d’une boutique pour arracher un drapeau Palestinien suspendu à une fenêtre du deuxième étage d’un immeuble, devant une petite foule qui scande une bien jolie chanson « Fuck you, fuck you, fuck you Palestine ! Fuck you Palestine ! ». Visiblement des supporteurs de Tel-Aviv dans l’erreur, et qui n’étaient pas au courant que le drapeau de l’Ajax Amsterdam ne ressemble en rien au drapeau de la Palestine. Un peu plus loin, dans des escalators, les supporteurs aux couleurs du club Israélien, poussent de nouveau la chansonnette : « Laissons Tsahal gagner pour finir les Arabes ». Ici encore une grosse méprise géographique, les Pays Bas n’étant pas, jusqu’à preuve du contraire une ancienne province de la Judée-Samarie.
Plus loin, au milieu de pas mal de bagarres, de coups qui pleuvent, un homme bouscule un autre homme et le traîne par le col en lui susurrant des mots doux à l’oreille « C’est la Palestine, c’est Gaza enfoiré ! ».
De tous les côtés donc, de la douceur, de l’empathie, de l’attention et encore une fois une sacrée dose d’intelligence.
Pour les forces de police, il ne fait pas de doutes que les chants proférés et les actions anti Palestine menées dans Amsterdam, sont l’œuvre de militants pros palestiniens infiltrés, habilement grimés en supporters du Maccabi Tel-Aviv, et portant de fausses moustaches, dans l’intention de faire croire que les supporteurs de Tel-Aviv sont un chouia raciste. Et que les chants proférés et les actions anti Israël entendus cette nuit-là sont le fait, bizarrement, de groupuscules radicaux pro palestiniens non infiltrés, non déguisés, et sans moustaches cette fois.
Pour Benyamin Netanyahou, Premier Ministre, qui a la gâchette très sensible en ce moment, c’est un « effroyable incident ». Il a donc affrété deux avions, et là tout le monde a serré les fesses. Deux avions mais pourquoi faire Bibi ? S’agit-il de deux bombardiers F16, envoyés pour détruire le stade d’Amsterdam et laver l’affront de cette défaite sportive ? Benyamin calme toi ! Pas le bouton rouge Benyamin ! Ouf, non, il ne s’agit juste que de gentils avions de transports d’humains sympas pour rapatrier les pauvres et gentils supporteurs de l’équipe de Tel-Aviv, injustement pris à parti par des éléments radicaux de l’Ajax Gaza Amsterdam.
Pour Issac Herzog, Président de l'État d'Israël, il s’agit d’un pogrom, d’une chasse aux juifs ouverte en plein cœur d’Amsterdam.
A ce stade, comment doit-on alors qualifier les matchs et les débordements qui opposent systématiquement et régulièrement les supporteurs de Marseille aux supporteurs parisiens, ou d’autres grandes équipes aux aficionados bouillants de haine partout sur la planète ? Comment qualifier le drame du Heysel survenu le 29 mai 1985 en Belgique et qui fît 39 morts et 465 blessés ?
Je crois qu’il faut être juste dans les mots et raisonnables dans les termes : quand des hooligans imbéciles racistes rencontrent des hooligans crétins antisémites, c’est juste une bande de cons qui affronte une autre bande de cons. Et de leur rencontre, malgré toutes les étincelles qu’ils feront, n’émergera jamais un prix Nobel de la Paix.