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Billet de blog 24 janvier 2025

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L'écologie, un coupable idéal...

Partout et chaque année un peu plus, des mégas feux ravagent le monde. En 2022, la Lozère était touchée par un vaste incendie de forêt. Les honnêtes citoyens veulent comprendre et veulent des responsables. Et pour nos amis de droite et populistes, ils sont tout trouvés...

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Illustration 1
La forêt brulée © Grégoire DSJ

J'habite en Lozère, zone très boisée et encore assez sauvage. Le lundi 8 août 2022 vers 16h00, un agriculteur, dont la herse a accidentellement frotté contre le goudron brûlant de la route en rentrant chez lui, provoque 3 départs de feu sur la commune du Massegros.

L'année 2021 et l'année 2022 ont été deux années de fortes sécheresses en Lozère, la forêt est très sèche, les végétaux sont assoiffés.

Le vent soufflait fort ce jour là, et rapidement le feu s'est étendu à l'Aveyron. Malgré tous les moyens mis en oeuvre, l'expérience et la préparation des pompiers de ces deux départements à ce type d'événements, le feu est vite devenu incontrôlable, il ravage 700 hectares en quelques jours.

La chute du vent et la survenue de la pluie le samedi suivant ont permis d'en venir à bout, mais sans cette pluie salvatrice, le feu aurait probablement continué de tout dévorer.

À Los Angeles, en Lozère, dans les Landes et partout, les victimes de ces incendies monstrueux veulent comprendre, ils veulent des responsables en chair et en os, des coupables facilement identifiables et neutralisables, pour pouvoir vite punir, oublier et reconstruire les mêmes sociétés sur les braises encore incandescentes de leur monde ravagé.

Et comme d'habitude, les droites populistes leur amènent sur un plateau des têtes simples à couper: les normes environnementales, les écologistes qui préfèrent sauver les petits poissons, les arbres, les lichens et les grenouilles plutôt que les honnêtes citoyens.

Et ça marche ! La défense de la biodiversité, l'écologie sont le bouc-émissaire parfait !

Les inondations dans le Nord ? La faute aux écolos qui ne veulent pas curer les fossés pour épargner quelques batraciens !

Les incendies ? La faute aux défenseurs de l'environnement qui ne veulent pas qu'on utilise de produits chimiques ultra nocifs mélangés à l'eau des canadairs, qui permettent certes de retarder un peu les flammes, mais qui mettent en péril par ricochet et pour très longtemps, toute la faune et la flore des rivières et des cours d'eau voisins.

C'est un peu comme le loup que tout le monde montre du doigt, qu'on désigne très rapidement comme le responsable de la disparition de centaines d'exploitations agricoles, alors que l'érosion du monde paysan a commencé il y a 60 ans et qu'elle continue.

Dans la bergerie du monde agricole se cache un prédateur bien plus vorace et dangereux que notre pauvre Ysengrin, au nom moins romanesque, la FNSEA ! Mais les gens veulent des réponses simples, faciles à mettre en oeuvre, à portée de temporalité humaine, ils veulent voir l'arbre brûlé plutôt que la forêt ravagée.

Quelques soient les moyens déployés, les techniques utilisées, le volume d'eau dans nos réserves anti incendie, l'expérience de nos pompiers, le nombre de canadairs, les techniques de débroussaillage, les matériaux de constructions, à court terme et encore plus à moyen terme, ces moyens techniques et humains n'empêcheront rien.

Le dérèglement climatique est là, et il ravagera tout ! ! Et nos activités humaines et donc nous, en sommes directement et lourdement les uniques responsables ! Pas la peine de chercher plus loin !

Notre salut se trouve dans notre capacité à changer la trajectoire de notre monde et de sortir de notre consumérisme mortifère. Nous devons partout, apprendre à lutter contre les causes profondes de ce réchauffement climatique, et tenter de calmer, d'apaiser et de limiter ce dérèglement en faisant, au niveau mondial, des choix politiques et environnementaux forts.

Et là il faut bien l'avouer, avec l'ami Jésus Trump aux manettes et le grand retour des conservateurs et des fascismes un peu partout sur le globe, c'est très très mal parti...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.