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Billet de blog 18 janvier 2020

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on ne passe pas

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jeudi 16 /01 la manif sur les retraites arrive place d’Italie, on n’est pas fatigué crie la sono,  hé bien moi je le suis fatiguée : fatiguée de Macron, de ce gouvernement, de ses lois …

  Hé puis j’en ai plein les baskets, je marche, je crie, je chante depuis Montparnasse. A 71 ans je me dis que les périodes de révoltes sociales et de grandes manifs certes ça m’entretient physiquement,  mais je préférerai pourtant une petite balade en forêt plutôt que d’arpenter le pavée en respirant des lacrymos qui vous font des yeux de lapins albinos  ou  vous font vomir dans le caniveau. Mais aujourd’hui, c’est un jour faste, un jour ou on ne regrette pas  s’être sorti de sa couette. Le soleil est au rendez-vous mais pas les lacrymos, on n’y croyait plus, mais si c’est possible  et ça nous mettait de bonne humeur.  Nous étions un petit groupe de 5 ou 6 retraités, je n’étais pas mécontente d’être arrivée pour rejoindre notre car qui nous attendait Boulevard d’Italie encore 5 minutes et je pourrai m’asseoir. Ouf. On s’approche du Boulevard barré par  des voitures de polices et un cordon de flics. Ceux-là étaient jeunes baraqués déguisés en Robocop. Un copain s’adresse à l’un d’entre eux.

- Bonjour, on va à notre car qui est juste là-bas.

- On ne passe pas !

- on veut juste quitter la manif

- On ne passe pas !

Nous avons du faire un grand détour et mettre un bon quart d’heure pour regagner notre car.  Devant une telle bêtise, et un tel abus d’autorité mon moral pourtant  au beau fixe en a pris un coup. Pourtant je devrais être habituée : une fois que tu es dans une manif, tu ne peux pas la quitter il faut aller jusqu’au bout ou revenir au point de départ, mais là, la manif était terminée nous étions pressés de rentrer alors quoi ?

- On ne passe pas !

 Ce que j’avais envie de lui dire à ce jeune flic obstiné, pourquoi nous empêcher de passer, tout était calme et nous ne présentions évidemment aucun danger pour eux,  à quoi cela rime -t –il ? Il aurait pu être  mon petit-fils,  qu’est- ce qu’il ressentait à vouloir humilier une vieille dame en lui imposant sa volonté en l’obligeant de faire quelque chose qu’elle ne voulait pas faire, juste parce qu’il est flic grand fort et armé.  

Lui dire que je manifestais aussi pour mes petits-enfants car j’espère pour eux une vie heureuse. Quels métiers vont-ils choisir : sénateurs, militaires ou flics, puisque eux sont assurés de garder leurs régimes spéciaux. Ils n’ont qu’à eu demander, un petit froncement de sourcil, et ils ont obtenu ce qu’ils voulaient le gouvernement a tellement besoin de chiens de garde, aux ordres, prêt à courber l’échine sans se poser de questions. J’exagère il doit exister (on peut rêver) des flics qui n’approuvent ni les mesures ni les méthodes du gouvernement. Mais ceux-là dressés en face de nous   

- On ne passe pas !

Ceux-là n’avaient vraiment pas l’air  d’avoir des problèmes de conscience,  imperméables à ce qu’on pouvait leur dire ;

Alors jeune flic si sûr de toi ?

- On ne passe pas !

Jeune flic t’es-tu senti mieux après cet excès de zèle ? Ce soir mangeras-tu de meilleur appétit ? Feras-tu mieux l’amour avec ta compagne ? Joueras-tu avec plus d’entrain avec tes enfants ? Dormiras-tu plus profondément ?

 Peut-être après tout.

Pourvu que mes petits-enfants ne choisissent d’être ni sénateurs, ni militaires, ni flics, Il ne leur restera donc  comme moi que la révolte pour obtenir une vie plus belle et plus solidaire.

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