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Billet de blog 5 juin 2024

ÉCOLE : ATTAL ET MACRON CONTRE LA RÉPUBLIQUE

Depuis le mois de janvier, enseignants et parents d’élèves se mobilisent partout en France contre le « choc des savoirs » décrété par Gabriel Attal. Ils dénoncent un ensemble de mesures qui dessinent, dans le premier comme dans le second degré, les contours d’une école rétrograde et bien peu républicaine.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

ÉCOLE : ATTAL ET MACRON CONTRE LA RÉPUBLIQUE

Depuis le mois de janvier, enseignants et parents d’élèves se mobilisent partout en France contre le « choc des savoirs » décrété par Gabriel Attal. Ils dénoncent un ensemble de mesures qui dessinent, dans le premier comme dans le second degré, les contours d’une école rétrograde et bien peu républicaine. Ils s’opposent tout particulièrement à la mise en place des groupes de niveau qui conduit, de fait, à un tri social des élèves.

Si la Seine-Saint-Denis est extrêmement mobilisée depuis plusieurs mois, les opérations «écoles et collèges morts» fleurissent un peu partout et pas uniquement dans les départements urbains: en Loire-Atlantique par exemple, de nombreuses occupations d’établissements s’organisent ; et lors de la dernière opération « collèges morts » dans les Alpes-de-Haute-Provence, département rural par excellence, le taux d’absentéisme des élèves était de 97%, ce qui démontre la forte implication des parents d’élèves pour soutenir les revendications des enseignants et de leurs organisations syndicales.

Aucun pédagogue n'approuve cette réforme. Aucun syndicat d'enseignants, aucune fédération de parents d'élèves. Elle n’a pas été débattue au parlement. Le gouvernement impose une fois encore de façon autoritaire sa contre-réforme flattant les nostalgies les plus rances, sans aucune anticipation ni préparation, installant une fois de plus le système éducatif dans un climat d’urgence et de stress. Cela aggrave les difficultés d’une communauté éducative déjà soumise à de fortes tensions.

Le cadre légal de ce « choc des savoirs » est contesté, plusieurs recours ont été déposés, et si le Conseil d’État s’est déclaré incompétent pour ordonner sa suspension en référé, les organisations syndicales espèrent son annulation au terme d’une instruction plus approfondie.

Le « choc des savoirs » ne concerne pas uniquement le collège, et comporte bien d’autres mesures que celle de la mise en place des groupes de niveau. Il ne s’agit pas de mesures techniques ou d’ajustements à la marge, mais bel est bien d’une refonte en profondeur du système éducatif :

- diplôme National du Brevet « couperet », devenant de fait l’examen d’entrée au lycée 

- classes « prépa-lycée » pour les élèves ayant échoué 

- orientation vers l’apprentissage plutôt que vers le lycée professionnel, lui-même fragilisé par sa récente refonte décidée sans débat au parlement

- redoublement facilité et décidé sans l’avis des parents 

- passage conditionnel dans la classe supérieure (tutorat, stage de réussite...) 

- labellisation des manuels et méthodes pédagogiques imposées 

- programmes de l’école maternelle et élémentaire resserrés autour d’objectifs annuels voire semestriels et des sacro-saints « fondamentaux » 

- réorganisation du socle commun autour de compétences disciplinaires, de compétences psychosociales et de repères de culture générale...

Nombres de ces mesures étaient jusqu'à présent des propositions du Rassemblement National. La mise en place de l’uniforme, comme nous l’avions dénoncé, n’était que le hors d’œuvre de ce tournant réactionnaire sidérant.

Après avoir mis à mal l’enseignement supérieur, durci la sélection post-bac et désorganisé le lycée, c’est au collège et à l’école que le gouvernement s’attaque à présent. En accélérant le séparatisme scolaire, l’individualisation des parcours et la mise en place d’une concurrence à outrance à toutes les étapes de la scolarité. C’est la mise en œuvre décomplexée du projet d'école libérale prévu par les accords européens.

Nous, député.es de La France Insoumise, apportons notre soutien plein et entier à toutes les mobilisations des enseignants, des élèves et de leurs parents. Nous nous rendrons aux côtés de toutes celles et ceux qui se dresseront contre ce projet mortifère. Nous nous opposerons pied à pied, à l’Assemblée comme dans la rue, à cette offensive élitiste et passéiste contre l’école républicaine.

Conformément à nos engagements et fidèles à nos idéaux républicains, nous continuerons à tracer, par nos amendements et propositions de loi, le chemin d’une école de l’égalité et de l’émancipation

Ségolène Amiot, Rodrigo Arenas, Alexis Corbière,  Idir Boumerit, Hendrik Davi, Jérôme Legavre,  Sarah Legrain, Paul Vannier, Léo Walter,  députés.es du groupe LFI-NUPES, membres de la Commission des affaires culturelles

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.