Je suis de gauche et je n’ai rien à me reprocher.
A chaque élection, je glisse mon bulletin dans l’enveloppe et l’enveloppe dans l’urne. Ainsi, je n’ai rien à me reprocher.
Je peste et tempête à table lorsque je vois l’injustice frapper. Je n’ai rien à me reprocher.
Pour des milliers de victimes chaque année, je pleure. Je n’ai rien à me reprocher.
Parfois, si j’ai le temps et si le temps est clément, je vais manifester. Ainsi, je n’ai rien à me reprocher.
Je ne colle pas, je ne tracte pas, je ne produis rien. D’autres le feront mieux que je ne saurais le faire. J'approuve en silence. Je n’ai rien à me reprocher
La porte a été ouverte et le fascisme est entré.
Je n’ai rien fait contre.
Je suis complice.
J’ai honte.