
Zachée est arrivé à l’adresse de son cousin. Il n’y avait personne. Alors Zachée s’est retrouvé à la rue. Il avait 14 ans. Comme il était mineur, les services sociaux se sont occupés de lui et lui ont trouvé une famille d’accueil. En attendant il passait quelques jours dans un camp de vacances. Et Zachée s'est noyé. Personne ne l’a vu couler. Il ne savait pas nager. C’est en repartant, que le groupe a constaté que Zachée n’était plus là.
Zachée a raconté son histoire dans un carnet qu’un gendarme a trouvé, avec son téléphone, dans ses affaires. Le gendarme a gardé près de lui le téléphone de Zachée et le téléphone a sonné. Et le gendarme a pu annoncer à sa famille que leur fils Zachée est décédé. Son corps va leur être rendu. Et le procureur de Vesoul n'exclut pas de faire connaître l’histoire de Zachée, celle qu’il a consignée, dans son petit carnet.
Il y a des milliers d’enfants livrés à eux-mêmes. Des adultes aussi. Et il y a aussi de bons gendarmes. Et même des procureurs humains. Merci à eux.
« Je m’appelle Zachée Otto Koumata, je suis né à Douala au Cameroun, le 10 octobre 2004 de père inconnu, et abandonné par ma mère à ma grand-mère. J’ai été élevé par ma grand-mère, je suis allé jusqu’au cm2 »
J’ai beaucoup pleuré en apprenant l’histoire de la courte vie de Zachée. Alors au nom de notre commune humanité, je demande pardon à tous les Zachée que nous abandonnons chaque jour qui passe. Et j'exige que l'Europe ouvre ses frontières à tous les Zachée.