Avec son épouse. Ils sont arrivés ce matin, de New York. Sur leurs visages des sourires qui en disent long sur leur satisfaction d’être enfin chez eux. Des visages expressifs sur lesquels, pendant ces trois mois nous avons tous pu lire leurs états d’âmes, des plus sombres à maintenant. Les sourires ne sont pas feints parce que ces deux là ne savent pas feindre, manifestement. Ou alors quand ils le font, contraints et forcés par la place qu’ils occupent, ça se voit. Ce matin, leur plaisir n’était pas feint.
Un cinglé a crié devant leur domicile qu’il a le droit de dire, au nom de la liberté d’expression que DSK est un gros dégueulasse et qu’il doit aller ailleurs pour se faire soigner. Encore un qui confond la liberté d’expression avec l’expression vulgaire d’une accusation. Comme on disait quand on était petit, « c’est celui qui dit qui l’est… ».
Un autre, ténor de son état, lui aurait offert avec sa voix un morceau de Verdi.
Quelques amis du PS se sont succédés pour dire leur satisfaction de voir leurs amis de retour. Sur toutes les chaînes les commentateurs politiques prétendent que le PS a peur de DSK. Peur ? Peur de quoi ? Jean Marie Le Guen l’a confirmé, DSK ne reviendra pas à la politique dans l’immédiat. Il ne prétend dont à rien, ni à s’immiscer dans la primaire ni à se présenter à la présidentielle. Par ailleurs à peine a-t-il mis un orteil sur le sol français que déjà c’est tout bénéfice pour le PS puisque du coup, le campus de l’UMP est passé au second plan dans tous les media. Et vlan. Merci qui ?
Cet homme est innocent de ce qu’on l’a accusé. On ne le dira jamais assez. S’il ne l’était pas, les charges retenues n’auraient pas été abandonnées. Quand on n’est plus suspecté d’être coupable c’est qu’on est considéré comme innocent. Ca vaut pour tout le monde, même pour DSK. Ceux qui connaissent un peu, même juste un peu les humains voient, en regardant DSK que cet homme n’a rien de grave à se reprocher. On peut ne pas être d’accord avec ses idées. On peut ne pas être d’accord avec son engagement politique, avec sa manière de faire de la politique. Mais on ne peut pas accuser l’homme de ce qu’il n’est pas et de ce qu’il n’a pas commis. Ceux qui continuent à le faire n’ont aujourd’hui même plus la mauvaise excuse politique d’avoir peur de son implication dans l’élection présidentielle. Alors s’ils continuent à l’accuser, à tort, qu’ils se posent la question de ce qui cloche chez eux-mêmes pour s’acharner contre un homme qui a fait face, avec dignité, à tout ce qui lui est arrivé depuis que tout ce cirque a commencé.
Bienvenue chez vous Madame et Monsieur. Vous n’avez pas fini d’en entendre et d’en voir. Mais ce n’est pas grave, parce que et je n’en doute pas, vous avez pour vous, dans cette affaire, ce qui manque à beaucoup. La conscience tranquille de n’avoir pas failli à votre devoir d’humain et la bonne conscience, disent les proverbes, ne vaut-elle pas mille témoins et un oreiller douillet ?