La liberté, c’est la liberté. Tout ce qu’on ajoute, avant ou après, c’est pour enlever de la liberté, à la liberté. Dieu au départ, qu’il porte le nom d’Allah, de Yahvé ou Dieu, ou encore le soleil, la nature ou je ne sais quoi d’autre qui fait que les hommes pensent qu’ils ne sont pas tout puissants, qu’il y a plus grand qu’eux, n’a jamais été suffisant pour les humains. Alors ils ont inventé, les religions, puis les partis politiques, enfin des trucs qui ont réduit en masse l’idée première que nous aurions des choses épatantes à faire ensemble pour le bien de tous et de chacun.
Parce que la liberté fait peur. La liberté c’est l’immensité, la liberté c’est le néant, la liberté c’est tout, la liberté c’est rien.
Être libre déchaîne chez certains des envies de destruction, alors les pas épris de liberté se protègent, en érigeant des règles. A respecter. Des règles qui sont violées. Alors ils inventent des tribunaux avec des juges pour juger ce qui est bon et ce qui est mauvais…. Et pendant que les tribunaux jugent, la liberté se sera fait la belle en riant.
Mediapart se creuse les méninges pour peaufiner une nouvelle Charte.
Des discussions sont en cours.
J’avais lu le 1er billet de Géraldine Delacroix, concernant la réintégration de Joël, tant mieux, et le projet d’une nouvelle Charte, encore bien. Ca commence comme ça, et pour moi, c’est déjà suffisant… « Mediapart est un Journal doublé d'un Club. Le Club – et plus généralement tous les espaces de contribution de Mediapart (commentaires des articles du Journal, tchats...) – est un lieu d’information, d'échange et de discussion, respectueux du pluralisme et de la liberté d’expression. Pour en faire un espace de convivialité, Mediapart demande à ses abonnés contributeurs de respecter les règles de bonne conduite [qui suivent], ainsi que la législation en vigueur.
Et puis je viens de lire ce second billet, « Interlude » et le fil des commentaires qui suivent…
J’ai le tournis. J’ai lu qu’il est question de changer des titres, voire la présentation du contenu des billets pour qu’ils soient susceptibles d’être publiés en une. Ca m’est arrivé quelque fois pour ne pas dire souvent d’être publiée en une. Si le prix à payer désormais, c’est de voir mes titres changés ou le contenu de mes billets chamboulé, je préfère ne plus jamais être sur quelqu’une que ce soit…
Puis j’ai vu dans le fil des commentaires qu’il est question pour le futur, d’une commission paritaire, de bannissement décidés par les membres de cette commission… Perso je ne reconnais aucun pouvoir à des individus blogueurs. Qu’auraient de plus que moi ces blogueurs, pour juger que ce que j’écris me vaut d’être bannie ? Ca fait bizarre de lire ça. J’ai vu aussi que les journalistes de Mediapart seront eux aussi assujettis à cette même Charte. Ca va ressembler à quoi un journaliste de Mediapart obligé d’obéir à une Charte, empêché de s’exprimer librement ?
Si les idées que j’expose ne plaisent pas on peut passer son chemin sans lire. Si mes idées choquent on peut les contredire, en discuter, les démonter, avec des mots.
La liberté est précieuse, fragile. La liberté, ma liberté, je veux la défendre. Le pendant de ma liberté, mon prix à payer, c’est ma totale responsabilité à mes yeux, en mon âme et conscience, de chaque mot que j’écris et que j’assume pleinement. Ici on m’a insultée de diverses manières, parce qu’on n’était pas d’accord avec moi. Ces insultes qui ont pu m’émouvoir parfois, ne m’ont cependant jamais enlevé une once d’intégrité. Ce qui compte le plus pour moi ce sont les idées. Et les idées on les défend avec des arguments, c'est-à-dire des mots. Les gens responsables se parlent, s’écrivent, se disent des mots. Ceux qui insultent cherchent à nuire, à faire mal. Si on ne trouve pas les mots, c’est que peut-être on a tort. Alors on reconnaît qu’on a tort, et basta. On peut passer à autre chose. Si on n’est pas content on s’en va.
Je comprends que Mediapart n’est plus tout à fait un journal mais devient vraiment un club. Un club de qui ou de quoi, je ne sais pas. Tout ce qui se passe ici est totalement virtuel. Ce que je sais c’est que si je veux faire partie d’une association, un club est une association, ce n’est pas pour moi la même chose que d’écrire sur un blog, ouvert sur un media.
Ce qui me désole le plus c’est que cette liberté totale a fonctionné pendant des années. Certains mécontents sont partis. Moi aussi j’étais partie, et je suis revenue. La liberté toujours.
La liberté c’est la liberté. La liberté sur Mediapart était pour moi blogueuse, jusqu’ici totale. Et quand la liberté est totale, je me demande toujours d’emblée si ça peut durer. (La première fois que j’ai mis mes yeux sur Internet, il a longtemps maintenant, quand j’ai découvert tout ce que ce media promettait de m’offrir, j’ai pensé pareil. Ca ne va pas durer. Ils vont restreindre, réglementer, privatiser, nous priver de cette liberté. A priori ça ne doit pas être facile). La liberté totale, j’ai bien peur que sur Mediapart comme partout ailleurs, ce ne soit bientôt plus le cas. J’avais émis cette crainte, il y a quelques semaines quand la houle était sévère pour réclamer le retour de Joël Martin.
Et voila qu’à cause d’une personne (je sais je sais on va me dire qu’il n’y a pas que lui, qu’il en a d’autres, n’empêche… ) on remet tout en cause. Et comme partout et depuis toujours, un tout seul a réussi à entraver la liberté de tous. Je ne suis pas sûre que Joël Martin en demandait autant.
NB ce billet ne se veut aucunement polémique. C’est juste ma réaction, après avoir lu un billet…