Deux ans. Déjà deux ans. Seulement deux ans. Je ne sais pas comment vous les avez trouvées ces deux années. Laborieuses, qui peut en douter. Eprouvantes. Formidablement émouvantes. C’est sûr. Et à plus d’un titre pour vous.
18% d’avis favorables à votre endroit. Il paraît que ça n’est jamais arrivé. Ca suffit pour que moi je continue à m’intéresser à vous.
On vous reproche d’avoir trahi vos propres promesses. Moi je pense que vous y croyiez, vous, et que vous aussi vous êtes déçu. Comme moi. Vous pensiez pouvoir combattre la finance…
Vous en êtes dépendant, comme les autres. On ne peut pas grand-chose contre les mafieux si on refuse d’utiliser les mêmes armes qu’eux. Je suis sûre aussi que personne n’aurait fait mieux. Je l’ai écrit samedi, ailleurs, entre l’horreur d’une cohabitation avec qui vous savez et rien je vous préfère vous, il n’y a pas photo. Et tous ceux qui vous demandent de partir sont ceux qui veulent prendre votre place… Alors surtout, restez. Tenez bon. Faites ce que vous pouvez et ce que vous devez. Dès après les élections européennes qui seront à nouveau une catastrophe pour le PS, (malgré les bruits de bottes à l’Est et ce besoin immense d’Europe, d’une vraie Europe démocratique) lâchez-vous, de grâce, lâchez-vous, à gauche.
Sur les 15 engagements de « Moi président », vous n’en avez brisé qu’un seul, c’est celui-ci : « Moi, président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée. »
« Proche du peuple, capable de le comprendre » avez-vous dit… J’espère que c’est votre idée et votre conviction et pas seulement une platitude du sieur ex conseiller, Morelle.
Je l’ai déjà écrit, vous aimez la liberté, et tous ceux qui aiment la liberté, font tout pour que leur entourage soit libre. Mais voila, tout le monde ne sait pas faire un bon usage de sa liberté. Tout le monde n’a pas le sens de l’Etat, ni de l’intérêt supérieur. Beaucoup confondent la liberté de faire n’importe quoi avec la liberté de tout faire pour les autres et rien que pour les autres. Laisser à d’autres la liberté qu’on revendique pour soi est une grande qualité. Ca suppose d’avoir confiance dans ces autres, pleinement. Faire confiance aux autres est un signe de bonne santé mentale. Certains vous le rendent bien, d’autres en profitent. On l’a bien vu. Vous avez tendance à faire confiance à des gens qui ne vous méritent pas et qui ne nous méritent pas. Je vous en veux pour ça. Comme j’en voulais gamine à mes profs, quand mes camarades trichaient en classe et se payaient les meilleures notes parce que les profs étaient aveugles ou ne voulaient pas voir, comme j’en veux aussi parfois à mon patron quand il écoute ceux qui savent lui parler gentil pour obtenir ce qu’ils attendent. On pense toujours que les autres sont comme nous. Alors on fait confiance. Moi aussi ça m’arrive de me tromper, même si je sens assez rapidement quand on m’enfle. Alors je laisse aller, je redonne sa chance, jusqu’au moment où je décide que maintenant ça suffit. Et alors bien sûr, quand c’est mort, c’est pour toujours… On en reparle dans trois ans ?
Attendre et voir. Encore et toujours. Bon vent à vous et surtout bon courage, à nous.