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Billet de blog 6 novembre 2017

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Prise d'otages

Un bras de fer est engagé entre l’Etat et les offices HLM, autour de la baisse de 5 euros par mois, des loyers pratiqués par les bailleurs sociaux. Et ce sont les plus démunis qui en font les frais, comme toujours...

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« A l’entrée de l’hiver, un bras de fer est engagé entre l’Etat et les offices HLM, autour de la baisse de 5 euros, par mois, des loyers pratiqués par les bailleurs sociaux. Le gouvernement l’impose pour compenser la baisse décrétée, tout aussi arbitrairement, de 5 euros par mois sur les allocations que perçoivent les locataires aux revenus très modestes. 

La résistance des organismes concernés est forte. Ils risquent d’y perdre l’essentiel de leur trésorerie. Certains bailleurs sociaux ont constitué des « matelas » très confortables. D’autres utilisent intelligemment ces fonds provenant des loyers perçus, pour investir dans la rénovation ou dans la construction. Il y a une très grande disparité des situations, mais la règle instituée nouvellement n’en tient pas compte.

Premières victimes collatérales : les personnes les plus démunies qui ne peuvent accéder au logement qu’au travers d’associations comme ESPOIR qui prennent les baux à leur charge et qui accompagnent ensuite les « sous-locataires » dans leur cheminement d’insertion.

Nous nous sommes vu opposer il y a peu, un refus catégorique des principaux organismes HLM pour prendre en location de nouveaux appartements, au prétexte que l’Etat qui est notre principal co-financeur leur a joué un tour « de cochon ».

Qui en pâtit ?

Les personnes à la rue qui ne peuvent en sortir qu’avec notre partenariat bien rodé avec les HLM. Aujourd’hui tout est bloqué. Les nuits sont fraîches, voire froides. Il y a prise d’otages.

C’est intolérable.

Chaque partie a de bons arguments à faire valoir. Ce n’est pas notre propos.

Nous sommes face à des détresses humaines et nous savons que des solutions existent. Elles ne peuvent être mises en œuvre en temps et en heure, à cause d’un conflit qui nous dépasse.

Des tractations ont eu lieu ces jours ci. L’Etat serait disposé à lisser la douloureuse ponction financière sur trois ans au lieu d’un prélèvement unique et brutal. Mais il ne cède pas sur le principe même du siphonnage.

Que vont décider les offices HLM ?

Poursuivre leur blocage ? Le lever ?

Des vies humaines sont mises en jeu. Des fois que certains l’oublieraient !

Une occasion de plus pour vérifier où nous entrainent, trop fréquemment hélas, les logiques purement financières, au mépris de leurs répercutions sur la vie de beaucoup.

Une occasion, aussi, pour nombre d’entre nous, de protester (amis protestants et autres, c’est le moment !) en faveur du respect dû à tout être humain !"

Bernard Rodenstein, Président fondateur de l’association Espoir à Colmar

05 novembre 2017

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