« La mort de ce jeune homme, Remi Fraisse est une tragédie. C’est une tragédie pour sa famille et c’est un drame pour notre pays.
Parce que les manifestations sont de droit. C’est la liberté, et qu’un jeune puisse mourir pour défendre ses idées ou pour contester un projet moi je ne peux pas l’admettre.
A partir de là j’entends ce que demande la famille à travers leur avocat. La vérité.
D’ailleurs j’ai promis à la famille la vérité. A son père et à sa mère.
Pour établir la vérité il y aura des enquêtes, tout de suite, qui ont été diligentées par le ministre de l’Intérieur. Une première pour savoir exactement ce que sont ces grenades utilisées depuis 50 ans et jusque là n’avaient pas tué, -pourquoi il s’est passé là un drame. J’aurai le retour de cette enquête d’ici 8 jours.
Il y a une deuxième enquête, toujours diligentée par la gendarmerie cette fois ci, pour savoir ce qui s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche, lorsqu’il y a eu ces échauffourées, ces assauts pour savoir exactement quelle est la cause de la mort. Et puis il y a également des juges d’instruction qui sont saisis, deux juges d’instruction qui feront eux-mêmes, en toute indépendance –parce que j’ai toujours voulu que la justice soit indépendante, qui iront, avec des expertises, avec des témoignages, jusqu’au bout. Donc, je dis à la famille, je vous dis, que toute la vérité sera faite, que je ferai en sorte qu’elle puisse être établie dans tout ses détails et que j’en tirerai toutes les conclusions en terme de responsabilité. Parce que je suis le chef de l’Etat et que je suis garant de l’apaisement ». François Hollande, en direct à la télévision, le jeudi 6 novembre 2014
Ce fut la première question qui a été posée au Président. Certains ont dit d’emblée qu’il a parlé du problème dès le début pour s’en débarrasser, vite fait. Moi je pense qu’il en a parlé e premier parce qu’il sait que c’est la question la plus important dans l’immédiat. S’il avait parlé de cette question en dernier ou en deuxième ou en troisième on le lui aurait reproché pareil. Moi ce que je lui reproche, c’est de ne pas avoir désarmé ses troupes AVANT le drame. Remi Fraisse serait toujours vivant. Ces armes a-t-il dit sont utilisées depuis 50 ant et n’avaient jamais tué. On sait comment tout cela est arrivé. En principe ces grenades sont jetées en rase motte et celle-ci a été jetée en l’air. Elle est retombée sur Remi Fraisse, s’est coincée entre son dos et son sac à dos et a explosé. Mais c’est bien celui qui a lancé en l’air plutôt qu’en rase motte qui a commis une faute particulière et ceux qui ont ordonné d’utiliser ce genre de projectiles qui sont responsables. Ce qu’on peut reprocher à Hollande c’est de prendre le temps. Pas de gagner du temps, gagner du temps sur quoi ? Je ne vois pas… Il prend son temps pour tout, ne se précipite jamais. Je pense que c’est pour prendre les bonnes décisions bien réfléchies. On me dira qu’il n’en prend que des mauvaises au vu du désastre ambiant. Pas sûr. Quand on voit les Belges qui manifestent en masse contre leur pouvoir de droite qui va leur diminuer leurs revenus, on se dit que Hollande est bien de gauche et pas de droite comme veulent nous le faire croire certains.
Le monde, l’Europe et la France sont en train de changer. Complètement. Je prétends que si la droite était au pouvoir en France, nous serions bien plus malheureux que nous ne le sommes. C’est une évidence.
Sortir de l’Europe maintenant serait une hérésie.
C’est l’Europe qui doit plier, qui doit rendre les milliards aux pays, dont le nôtre. Maintenant.
Hollande n’est pas un grand communicant. Tant mieux. Communication est synonyme de manipulation. Un bon communicant peut vendre du sable à un chameau dans le désert.
Ne pas être un bon communicant ne signifie pas qu’on est un mauvais président. Il est optimiste. Moi aussi.
On me le reproche souvent. Je vois toujours le bon côté des choses, même quand tout va mal. Et quand tout va mal, je me demande ce que je peux faire pour que ça aille mieux, tout de suite, là, maintenant, quand ça brûle et que c’est intenable. C’est dans ma nature, c’est pour moi sans aucun doute, une manière de faire face à l’horreur. Les gens qui s’assied et qui pleurent en disant que tout ce qui leur arrive c’est la faute des autres (ou d’un autre, lui Hollande en l’occurrence), c’est pas mon genre. On ne me changera pas. Lui non plus.
Remi Fraisse n’aurait pas dû mourir. Il est mort parce que la prévention a fait défaut. Et pour que plus jamais quelqu’un ne meure parce que les forces de l’ordre le tuent, il faut que les forces de l’ordre arrêtent d’utiliser des armes qui tuent ou qui blessent. Il faut que ce soit ce gouvernement de gauche qui décide de cela. Maintenant.