
Agrandissement : Illustration 1

« Pendant très longtemps, c’était une honte. Les peuples disent toujours qu’ils sont nés de grandes histoires ; de guerres, de combats, de victoires etc.
Pour ce qui nous concerne et c’est une différence avec les génocides -les Juifs existaient avant la Shoah ; les Arméniens existaient avant le génocide, les Tutsis existaient avant le génocide- Les Antillais n’existaient pas avant l’esclavage. Ils sont nés là-dedans. Il faut comprendre cela.
Beaucoup de gens s’autorisent à parler de ces questions mais ne connaissent pas ces question. Il faut aller demander aux gens qui travaillent, aux gens qui font le travail, concrètement sur le terrain. Pour pouvoir faire vivre le 23 mai, il a fallu nous battre pendant 20 ans. Il a fallu que je fasse moi-même la grève de la faim. Parce qu’il y a des gens qui n’écoutent pas ce que vous dites. Parce qu’il y a des gens qui sont des « sachants ». Sur ces questions nous sommes les sachants ». Serge Romana
« La marche vers l’égalité se fait dans les frictions » (...) 1848 n'est pas si loin que ça. Les Antilles, c'est La Reunion, ce n'est pas l'hexagone... Tout ça est loin mais enplus ce serait loin dansle temps. Ce n'est pas loin dans le temps. Parce que 1848 ce n'st pas si ancien que ça et surtout cela reste une histoire agissante. Très souvent on dit d'arrêter d'embêter la France avec ça (l'esclavage) ; ça a été aboli, c'est bon. Un crime de cette ampleur, vous vous rendez bien compte que ça produit des effets qui sans doute ne s'arrêteront jamais". Dominique Sopo, président de SOS racisme
« Il y a une fragmentation dans la société française.
La France a une histoire. La France a été un pays esclavagiste. La France est un pays qui a colonisé pendant très longtemps, et jusqu’à il y a pas longtemps… Et en Afrique ce n’est pas tout à fait fini. Pour les populations à qui on a présenté l’homme comme étant l’Europe, sont venus en Europe. Elles sont arrivées en Europe et ce n’est pas parce qu’on arrive en Europe qu’on devient citoyen. Lorsque vous avez des groupes humains qui sont désafiliés, qui ont honte de ce qu’ils sont, dans leur histoire. Lorsque ces groupes n’ont de cette histoire qu’un rapport de violence ou de ressentiment par rapport à la République, il faut se poser la question comment régler ce problème. C’est à cette question qu’on a répondu à partir de 1998. En disant que si la République est capable de protéger la mémoire de nos parents, ceci est une école de la République. » Serge Romana
« Si la République est capable de réparer notre mémoire, c’est une école de la République. »
J’aime à dire que le mal fait parfois le lit du bien. Ce fut peut-être le cas hier soir dans l’émission ONPC. Non pas que cela aurait dédouané ceux qui la semaine dernière ont fait honte à la République -ils ne se sont guère mieux comportés hier soir, arrogants et coupant la parole pour mettre en valeur leurs petites personnes face à l’histoire de l’humanité ; allant même jusqu’à vouloir rendre les victimes responsables. Non, leurs petites personnes ont encore un peu rapetissé. Laissons ceux-là, c’est leur dernière saison.
Par contre nous avons pu entendre, sur le service public une parole et des mots qui nous ont appris ce que nous ignorions. Et c’est tout ce que nous demandons. Connaître et savoir, être informés. Merci. Gabrielle Teissier K.