Le procès en cours n’est pas seulement celui d’Eric Zemmour si on en croit les extraits que rapporte le nouvel Obs de ce que dit pour se défendre ( ?) le journaliste du Figaro. Le procès en cours est celui de savoir si on a le droit de tenir des propos racistes dans ce pays, en toute liberté. Ils sont nombreux à attendre le verdict, on s’en doute. Peut-être le dernier verrou avant que ne déferlent sur notre beau pays des droits de l’homme (c’était quoi grand-mère un droit de l’homme me diront mes petits fils dans quelques années ? Et moi je leur dirai peut-être, en pleurant, que les droits de l’homme c’était au temps où dans notre pays les citoyens voulaient vraiment devenir des hommes –on n’a jamais fini de grandir- et où les penseurs, les philosophes, et même les journalistes, les juges et les présidents disaient parce qu’ils le pensaient que tous les hommes sont égaux en droit et en dignité) des propos qui feront qu’on mettra les citoyens dans des cases pour bien marquer que certains sont plus citoyens que d’autres, que la vie de certains a moins de valeur que d’autres. Ce sera le début de la vraie fin, et il sera alors trop tard. Il est peut-être déjà trop tard d’ailleurs.
Zemmour ne regrette rien, il assume ("Discriminer, ça n'a rien d'infamant, s'est-il défendu. On choisit ses employés, ses amis, ses amours... La vie humaine est une machine à discriminer. On a choisi ce mot pour nous imposer une certaine pensée".) Et par les temps qui courent, ça a plus de gueule de dire j’assume même quand on tient des propos racistes, plutôt que de reconnaître qu’on est allé trop loin. La justice dira ce qu’elle en pense. On attend avec impatience.
Rappel des faits
Le journaliste a été cité en justice pour diffamation et provocation à la haine raciale par SOS Racisme, la Licra, le Mrap, l'UEJF et J'accuse. Les cinq associations ciblent des propos tenus le 6 mars 2010 sur Canal+ et France Ô.
Dans l'émission de Thierry Ardisson "Salut les terriens", diffusée sur la chaîne cryptée, Eric Zemmour s'était indigné, après l'intervention d'un de ses contradicteurs sur les contrôles au faciès. "Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ?, avait-il lancé. Pourquoi ? : parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait".
Quelques heures plus tôt, sur le plateau de "L'Hebdo", une émission de France Ô, il avait déjà tenu des propos controversés. Les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs, avait-il ainsi répondu à une question.