« Annette Krajcer, médecin, âgée aujourd’hui de 82 ans, et Maurice Rajsfus, 84 ans, écrivain, n’oublieront jamais. Ils faisaient partie des 4 115 enfants arrêtés les 16 et 17 juillet 1942 avec plus de 9 000 juifs étrangers adultes. Une rafle plus massive que les précédentes. Surtout, c’était la première fois que des enfants et des femmes étaient interpellés avant d’être déportés vers les camps de la mort.
« L’épisode a été tellement douloureux que je témoigne surtout en mémoire des victimes », insiste Annette Krajcer, qui avait alors 12 ans. En ces funestes journées, elle est arrêtée avec sa sœur Léa, 14 ans, et sa mère au domicile familial, à Paris. Le père est absent, travaillant alors dans les Ardennes dans une société d’exploitation agricole. » lire la suite
V J/SA 225a
Ro/Bir
Urgent ! Présenter immédiatement !
Paris, le 10.7.1942
A l'Office Central de Sécurité du Reich IVB 4
Berlin
Objet : Évacuation des Juifs de France.
Référence: Entretien entre le S.S.-Obersturmbannführer Eichmann
et le S.S.-Hauptsturmführer Dannecker le 1.7.1942 ;
mon télex du 6.7.1942 IV J/SA 225 a.
L'arrestation des Juifs apatrides à Paris sera opérée par la police française dans la période du 16 juillet au 18 juillet 1942. On peut s'attendre à ce qu'il reste environ 4 000 enfants juifs après les arrestations.
Dans un premier temps c'est l'Assistance publique française qui les prendra en charge. Comme il n'est pas souhaitable qu'une promiscuité entre ces enfants juifs et des enfants non juifs se prolonge et que l'U.G.I.F. pourra placer au maximum 400 enfants dans ses propres centres, je sollicite une décision urgente (réponse par télex) pour savoir si par exemple à partir du 10e convoi les enfants d'apatride s à évacuer pourront être évacués eux aussi.
En même temps, je demande une décision la plus rapide possible sur la question évoquée dans mon télex du 6 juillet 1942.
Signé : DANNECKER, S.S. - Hauptsturmführer.
« Après le Vél' d'hiv', les Juifs arrêtés sont conduits d'abord à Drancy. De là, les Juifs sont déportés vers le camp d'Auschwitz où la plupart d'entre eux sont exterminés.
Certains sont aussi conduits aux camps de Beaune-la-Rolande ou de Pithiviers, avant d'être à leur tour déportés vers Auschwitz. Au cours des mois de juillet et d'août, les convois se succèdent très rapidement : 20 convois entre le 19 juillet et le 30 août 1942. »