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Billet de blog 17 août 2017

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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« Comment faites-vous pour être aussi calme et zen ? » Celle qui m’a demandé ça l’autre jour est encore jeune, plutôt dans la galère, même si elle vit dans un lieu où enfin elle peut se poser, à l’abri du danger. Les citoyens ordinaires ne savent que rarement la vie que mènent nombre de leurs contemporains. La faim, la rue, l’alcool, la drogue, la prostitution, les enfants retirés, le corps qui vous lâche parce que trop malmené...  La prison parfois, pendant des années et la sortie, tout à reconstruire repartir, de zéro. De zéro avec rien, pour repartir, même pas de famille, c’est pas gagné. Et ils sont des milliers en errance, pour plein de raisons.  Alors forcément, à côté de ça, quand on peut manger tous les jours, qu’on a sur la tête un toit qu’on s’est choisi, qu’on a des sous qui tombent à la fin de chaque mois, soit parce qu’on a un travail qu’on apprécie ou une retraite après avoir travaillé, qu’on a une famille et des amis, on ne manque de rien. « Je sais que chaque jour il y a une raison de se réjouir. Chaque jour il y a quelque chose de beau qui passe. Il ne faut pas l’oublier, s’y accrocher et se réjouir... ». Ce que je n’ai pas dit, c’est que pour moi chaque jour, c’est plusieurs fois que j’ai des raisons de me réjouir... Le mot d’un enfant, son regard émerveillé quand il raconte qu’il a vu une énorme filante la veille, le sourire d’une vieille dame qui reprend enfin ses esprits après une demi journée d’agonie, un coup de fil inattendu et une conversation improbable, une belle tarte aux quetsches ou aux myrtilles, et tant de choses aimables qui font simplement une belle journée... A la jeune femme j’avais répondu, sans réfléchir. Parce que oui, j’en suis convaincue, il y a tous les jours au moins une raison de se réjouir, oui. D’autres avaient entendu, comme elle. Eux aussi sont dans la galère, un peu moins ou un peu plus qu’elle. Ils ont souri. Et ça moi je l’ai vu, et aussitôt cueilli. Et là en écrivant, j’ai espéré très fort qu’ils ont peut-être pensé que si je suis aussi sûre, c’est que ça doit être possible, pour tout le monde.   Parce que moi je trouve que c’est ça qui serait vraiment juste.

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