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Billet de blog 21 janvier 2011

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour vivre il faut pouvoir se nourrir, et dormir, donc avoir un toit sur la tête pour pouvoir le faire en toute quiétude. La très grande majorité des habitants de la planète, passent leur temps à se préoccuper de leur nourriture. Lorsqu’ils ont pu manger assez, ils peuvent essayer de dormir et avant de s’endormir, ils pensent déjà à ce qu’ils vont ou pas, manger demain. Après il y a la minorité dont nous faisons partie, dont je fais partie, qui mange à sa faim et qui a un toit sur la tête. Cette minorité là s’inquiète du sens à donner à la vie. C’est un vrai luxe quand on pense à la grande majorité de ceux qui n’ont pas le loisir de se poser de questions qu’ils doivent trouver proprement dérisoires. A moins qu’eux-mêmes ne se posent les mêmes questions, pour supporter la survie. Il doit bien arriver un moment où on se dit qu’il vaut peut-être mieux laisser aller les choses, que c’est trop difficile de se battre au quotidien pour survivre ? Très franchement je ne sais pas. Il m’arrive de croiser des personnes totalement démunies chez nous, en France, exténuées par l’obligation qu’elles ont de trouver chaque jour qui passe de quoi se nourrir. Elles ont presque toutes l’espoir que ça aille mieux, un jour plus ou moins proche. Et lorsque cet espoir disparait, elles meurent –quand le cœur est fatigué (et dans la rue, le corps s’use, à 45 ans on est vieux), ça peut aller vite- les autres, partent à l’Ouest, dans un monde à elles, où plus personne et surtout pas elles, ne leur poseront de questions idiotes auxquelles elles n’ont plus d’espoir de pouvoir répondre un jour, justement.

Ceux qui sont repus, se posent immanquablement un jour ou l’autre la question du sens. Il ya ceux qui répondent au quart de tour que Dieu donne un sens à leur vie. Ils sont nombreux. Tant mieux pour eux. Ils ont réglé une fois pour toute la question. Et les autres. J’ai un ami qui s’est battu pendant des années contre les OGM ou plutôt pour le principe de précaution. En vain. Tout le monde s’en fout finalement. Lui aussi d’ailleurs il s’en fiche, mais voila, il avait trouvé un sens à sa vie et maintenant que c’est fini, il se demande pourquoi il a perdu tant de temps pour un truc dont il se fiche éperdument et tous les autres avec. Les OGM c’était son dieu à lui. Tous ceux qui partent en croisade pour des contre ou des pour devraient vraiment se poser la question parce qu’un jour ou l’autre tout s’écroule, forcément. Et quand tout s’écroule, que restera-t-il ? Il reste l’absurde. C'est-à-dire rien. Parce que rien n’a vraiment de sens absolu. La preuve, ce qui fait sens pour l’un est hérésie pour l’autre.

Alors quoi ? Quel sens ? Vraiment rien ? Rien ! Rien d’autre ne compte si ce n’est nous les humains, ce dont nous sommes capables, du pire et du meilleur. Et s’élever contre les droits qui ne sont pas respectés pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas partir en croisade pour une cause, c’est avoir une haute opinion de notre genre et le défendre, parce que nous le valons bien. Et nous donner les moyens, là où nous vivons, que ces droits soient respectés ou adviennent, enfin, pour tous. Les Tunisiens nous en donnent l’exemple en ce moment. Une vie meilleure, oui c’est possible si on s’y met tous, ensemble. Et puis cueillir le jour qui vient, faire le deuil de celui qui passe, au jour le jour comme ça vient. Ouvrir grand les yeux et les oreilles, parce qu’il arrive, plus souvent qu’on ne croit, que nous puissions jouir de grandes émotions, celles que procurent un lever ou un coucher de soleil, une prairie en fleurs, un océan qui gronde, une mer d’huile, des enfants heureux de vivre, une musique, un film, un baiser, des fleurs qui poussent, des bourgeons qui se préparent, l’odeur du pain au levain dans le four, un arbre et toutes les choses belles qui font que la vie, la plupart du temps, vaut la peine d’être vécue…

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