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Il serait temps de croire les gens sur parole. Personne ne fuit son pays et les siens par plaisir mais par obligation. Croire les gens sur parole est une question de dignité, pour ceux qui accueillent. En l'occurrence nous, ai-je commenté sous le billet de Michel Henry sur Mediapart qui a écrit et je cite « La Cour de justice de l’Union européenne a estimé ce 25 janvier qu’un État ne pouvait pas soumettre les demandeurs d’asile qui se disent persécutés dans leur pays d’origine en raison de leur homosexualité à un quelconque test pour confirmer leur orientation sexuelle. En France, ces pratiques ont toujours été rejetées, mais juger de la crédibilité des récits n’en reste pas moins « extraordinairement difficile ». Pour avoir écouter des demandeurs d’asile, dans une permanence associative, de n’avoir pas toujours été convaincue certes –c’est difficile il y a le barrière de la langue, la fragilité de ceux qui ont si peur de ne pas être crus, la pudeur aussi qui leur fait taire les atrocités etc.-, mais la plupart du temps si, par les histoires qu’on m’a raconté. Je sais qu’il vaut mieux se tromper plutôt que de devenir un inquisiteur tortionnaire. Parce que c’est bien cela que deviennent ceux qui obligent les demandeurs d’asile, victimes de graves préjudices dans leur pays d’origine, sans parler des conditions infâmes pour venir jusqu’ici, à prouver ce qui ne peut pas l’être quand on a tout perdu.
Le préfet Alain Régnier a été nommé délégué interministériel à l'intégration des réfugiés. On nous dit que c’est un homme bien. Espérons-le. Gérard Collomb croule un peu dirait-on sous la tâche. Quand il défend sa politique à l’Assemblée et qu’il répond à G P Langevin, il répond à côté, parce qu’il est dépassé. Et si on sait écouter un peu, on l‘entend surtout dire qu’il fait de son mieux et qu’il n’est pas l’infâme nazi pour lequel certains essaient de le faire passer, comme ils le font aussi avec le président français. On sent bien que le ministre de l’intérieur est fatigué et qu’il risque le burnout. Il sont tous fatigués d’ailleurs, même François Ruffin qui voulait une loi pour reconnaître que le burnout est une maladie professionnelle. Il expliquait récemment dans sa toute nouvelle permanence, à ses amis que c’est grâce à eux qu’il tient le coup notamment à l’Assemblée ou dans les commissions, où il s’ennuie malgré les cadences, et qu’il a le sentiment de travailler pour rien. Je ne sais pas comment on peut les aider, on sent bien qu’ils sont sincères et qu’ils voudraient que ça avance. Gouverner n’est pas simple quand on veut bien faire, si ça l’était ça se saurait.
Alors oui et encore oui, le droit d’asile est un droit sacré auquel personne n’a le droit de toucher. Même pas ceux qui sont en mal de publicité pour leur idéologie. M Moix a fait une grosse sortie, pour se faire remarquer. Tous les gens sincères et d’autres aussi se sont engouffrés dans la brèche. Le Préfet du Pas de Calais a remis les pendules à l’heure. La fameuse video montage propagande sur fond de paroles présidentielles contenait de vieilles images datant d’avant, avant le démantèlement de la « jungle ». Rien à voir donc avec la situation actuelle à Calais. D’après le préfet, M Moix se serait dans un premier temps excusé auprès du Préfet, d’avoir tant exagéré pendant l’émission de Ruquier. Et puis il en a remis une couche, avec la complicité de Libération, pourquoi ? Et dans une émission de télé, Moix a invité les spectateurs à lui envoyer des preuves pour Calais, de ce que lui-même avance, alors même qu’il prétendait en avoir tellement...
Jamais les associations qui accueillent les demandeurs d’asile n’accepteront de trier les gens. Jamais. Accueillir sans distinction est un devoir. Ce qu’il faut leur donner, ce sont les moyens de mieux accueillir.
Et puisqu’il faut le rappeler, la liberté de circuler n’est pas réservée aux riches et aux marchandises. La liberté de circuler est universelle.