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Billet de blog 27 mars 2011

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La dette publique, une arnaque d’Etat

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La dette, l’immense dette publique, vous savez celle que le gouvernement brandit pour nous faire peur, pour nous dire que les caisses de l’Etat sont vides, qu’il ne peut rien, que c’est la faute de la fonction publique etc. C’est un gros bobard, un grand mensonge d’Etat.

Un gros mensonge pour protéger les riches, encore eux. Parce que la dette, c’est l’argent que le peuple, les citoyens, nous autres qui travaillons et qui payons des impôts, donnons aux plus riches de notre pays. C’est avec nos impôts que nous remboursons la dette publique qui est en fait une dette privée déguisée en dette publique. Une partie de la dette est couverte par des fonds étrangers. Et aussi par des fonds français stockés à l’étranger par des riches français qui ont des comptes cachés à l’étranger ? Des fonds alimentés par les bénéfices enregistrés par les multinationales délocalisées ? Personne ne sait parce que la liste des créanciers de la dette publique est cachée et bien cachée.

Quand on est riche et qu’on détient du capital, on veut le faire fructifier. Alors on place son argent en Bourse, on achète des actions. Mais pour les actions, on est limité, à cause des impôts. Alors quand on est riche, on achète le maximum d’actions autorisées et on acquiert des emprunts d’Etat. L’Etat privatise pour que les riches puissent se payer des tranches d’Etat que l’Etat leur remboursera avec des intérêts. Et plus l‘Etat emprunte et plus sa dette grandit. Et plus la dette grandit, plus les intérêts des riches grossissent. La dette de l’Etat, ce sont les profits que l’Etat doit aux riches qui lui prêtent de l’argent. Nos impôts, ceux que nous payons parce que nous autres salariés travaillons, servent à rembourser les riches qui ont placé leur argent. Non seulement les riches voient leur capital s’agrandir grâce à notre argent, en plus l’Etat les récompense en leur versant le bouclier fiscal. Alors nous n’allons pas faire comme les Grecs ou les Anglais et attendre de ne plus rien avoir à manger –c’est prévu pour l’hiver 2011/2012-.

On va exiger que la dette soit effacée. Purement et simplement. Que nous refusons de la continuer à la rembourser.

Quand nous aurons compris que la situation n’est pas critique comme on veut bien nous le faire croire en nous faisant peur avec la dette, nous exigerons que les salaires soient augmentés en France. –Les patrons se demandent chaque jour quand est-ce que cela va arriver- Parce que notre économie reprendra alors son cours. Parce que lorsque les gens gagnent assez de sous, ils peuvent en dépenser et quand les gens dépensent, les affaires reprennent.

Et enfin on va exiger que L’Etat s’occupe à nouveau de nos services publics, à commencer l’école, mais aussi l’hôpital, la justice, la prison….

Moi je voterai en 2012 pour le parti de gauche qui s’engagera sur ces points. Nous sommes d’abord des citoyens. Et en tant que tels, c’est nous qui décidons de ce que nous voulons faire de nos impôts. L’aurions-nous oublié ?

« Il ne faut jamais perdre de vue que l’emprunt d’Etat a constitué pendant plusieurs décennies la Rolls des placements, puisqu’il est à l’abri des fluctuations du marché.

Dans une certaine mesure, on peut même relever que l’augmentation des liquidités depuis trente ans s’est accompagnée d’un endettement croissant des Etats. Aucune étude ne prouve que nous avons collectivement fait le choix de nous endetter pour offrir des placements sûrs à l’aristocratie qui s’est enrichie grâce aux politiques de croissance financées par les contribuables. En revanche, deux facteurs sont avérés : d’abord, les Etats ont massivement recouru aux marchés financiers pour couvrir leur déficits parce qu’ils éprouvaient aucune difficulté, jusqu’à la crise grecque, à y lever des fonds. Ensuite, l’importante levée de fonds par les Etats sur les marchés a permis de stabiliser un ensemble où les actions se sont révélées extrêmement aléatoires.

Certains affirment que les Etats ont financé par la dette les importantes réductions d’impôts qu’ils ont consenties aux revenus les plus élevés. Si ce phénomène est avéré, cela signifierait que s’est mis en place un système de ferme générale digne de l’Ancien régime. En effet, s’endetter pour baisser les impôts des revenus les plous élevés revient à transférer sur le petit contribuable le prix des obligations incombant au plus riches. Les réductions d’impôt au bénéfice des plus riches sont en effet essentiellement transformées en épargne, c'est-à-dire en achat d’emprunt d’Etat à taux garanti.

On peut par exemple penser que lorsque Liliane Bettencourt reçoit un chèque de 30 millions d’euros du Trésor public au titre du bouclier fiscal, elle confie cette somme à son gestionnaire de fortune, qui s’en sert pour acheter des emprunts d’Etat. Si l’on songe que le bouclier fiscal est financé par la dette, on voit bien la malice qu’il comporte. En réalité, le bouclier fiscal transforme l’impôt de Mme Bettencourt en épargne rémunérée par les contribuables. Cette mécanique infernale est bien celle de la ferme générale sous Louis XVI, où des particuliers faisaient l’avance d’une somme à l’Etat et se remboursaient ensuite sur les petites gens. Et qu’est-ce, sinon faire une avance à l’Etat, que d’acheter les emprunts qu’il émet ?

Extrait de : « Jusqu’ici tout va bien ? » Eric Verhaeghe –Enarque, membre du Medef, président de l’APEC, je jette l’éponge - P174

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