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Billet de blog 27 avril 2011

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La mort de Zyed et Bouna fut une tragédie

Et voila c’est fini. Relaxés. Ou presque. Les policiers ne savaient pas que les jeunes couraient un danger. Rayés de la vie, rayés de partout, Zyed et Bouna. Le troisième, rescapé de l’équipée, est vivant mais en piteux état si on en croit le Nouvel Obs. Son état n’a peut-être rien à voir avec ce qui est arrivé. Ou pas.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et voila c’est fini. Relaxés. Ou presque. Les policiers ne savaient pas que les jeunes couraient un danger. Rayés de la vie, rayés de partout, Zyed et Bouna. Le troisième, rescapé de l’équipée, est vivant mais en piteux état si on en croit le Nouvel Obs. Son état n’a peut-être rien à voir avec ce qui est arrivé. Ou pas.

Les juges jugent des faits. On nous dit que le dossier de Zyed et Bouna est vide.

S’ils n’avaient pas couru, il ne se serait rien passé. Si les policiers ne leur avaient pas couru après, ils n’auraient pas continué à courir jusqu’à se réfugier dans le transformateur.

Ils n’avaient rien à se reprocher et aucune raison de courir. Mais voilà. Ils ont couru et les policiers leur ont couru après. Pourquoi ?

Courir après quelqu’un ce n’est pas un délit surtout lorsqu’on arrête de courir et que ceux après qui on court continuent à courir.

Personne ne les emmenés de force se faire électrocuter.

Personne n’a commis de geste pour tuer. On a juste laissé courir trois jeunes innocents et deux d’entre eux sont morts, électrocutés. Les jeunes voulaient courir ? On les a laissé courir, en sachant qu’ils risquaient gros, leur vie ?

Des fois les policiers courent pour sauver les gens, des fois ils ne courent pas. Voila. C’est tout.

Des fois ils sauvent les victimes de leurs agresseurs, des fois c’est eux qui agressent. Comme à Mayotte où l’un d’eux a donné un coup de pied dans le dos à un homme démuni de papiers en règle. Certains vous diront que si l’homme est mort c’est de sa faute. Et c’est pas de chance pour ce policier qui est effectivement et indéniablement activement à l’origine de la mort de l’homme, dont le cœur a lâché. S’il s’était relevé avec des contusions, on n’en aurait jamais entendu parler. Et que de toutes les manières Mayotte c’est loin alors on s’en fout. Que c’est seulement ceux qui cherchent les poux sur la tête de la police qui voient le mal partout.

Des fois les policiers n’agressent pas, ils ne sauvent pas non plus.

Volontaires ou involontaires ces morts font déborder le vase de l’injustice ressentie dans les quartiers en difficulté et parmi tous ceux qui se sentent maltraités et ceux aussi qui sont révoltés quand on maltraite des hommes, des femmes et des enfants au nom de la République. La République c’est nous, le peuple.

Et la mort c’est la fin de tout. La mort de deux jeunes ce n’est pas rien. C’est une tragédie. Comme est une tragédie la mort d’un homme qui n’a pas de papier, ici ou à Mayotte ou ailleurs. C’est ça qu’on voudrait entendre dans la bouche des hauts responsables de notre pays et lire dans toute la presse. Que la vie d’un homme, qu’il soit jeune ou vieux, avec ou sans papier, de souche française, européenne ou pas, que la vie de cet homme n’a pas de prix et qu’on fera tout ce qu’il est possible de faire pour que ce qui est arrivé à Zayed, à Bouna et au Monsieur de Mayotte n’arrive plus.

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