Le pire, tout le monde en parle déjà. L’occasion de rappeler qu’un film ce n’est pas qu’un seul homme, un salaud de surcroît qui a violé des petites filles. Un film, c’est un monument construit par une équipe. Ce qu’on reproche au sale type, tout le monde le sait. Le criminel a été condamné et a échappé à la sentence de son pays, grâce la complicité d’autres pays. A ce sujet on pourrait rappeler les innocents dont Edouard Snowden que la France s’honorerait d’accueillir. Lui aussi a fait l’objet d’un film ; d’intérêt public puisqu’il nous nous apprend à nous protéger. Le pire c’est qu’Adèle Haenel s’est sentie bafouée au point de sortir de la salle quand le violeur a été consacré pour la meilleure réalisation. Cette consécration une dernière provocation de la part de l’académie des Cesars ? Peut-être. Ou pas. Les pervers qui s’en prennent aux enfants sont de grands manipulateurs et ça Adèle nous l’a bien expliqué aussi sur Mediapart. Et si le génie du violeur de petites filles qui fait du cinéma, c’était de choisir des thèmes de film dont il sait pertinemment qu’ils nous toucheront au plus profond et que ses films nous deviendront indispensables ? Je pense au film Le pianiste - ou ce dernier que je n’ai pas encore vu et pour cause… Manipulés les décideurs de cette soirée ? Peut-être bien après tout. D’autant qu’il y avait le choix d’autres réalisations comme celle de François Ozon par exemple avec son film si important et tellement d’actualité. Grâce à Adèle, plus rien ne sera plus comme avant, ni dans le cinéma, ni ailleurs. Merci Adèle Haenel.
Le meilleur bien sûr, c’est le film LES MISERABLES qui a reçu le César du meilleur film.
Le meilleur acteur : Roschdy Zem
Et la meilleure, c’était aussi Aïssa Maïga, comédienne française

« Ça fait plus de deux décennies qu’à chaque fois que je me retrouve comme ça, dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m’empêcher de compter le nombre de Noirs dans la salle. J’en ai oublié un. Vincent Cassel. Ce n’était pas toi le renoi du cinéma français, avant la diversité ? Je te mets dans le quota ? Ça te va ou pas ? En fait j’ai toujours pu compter sur les doigts d’une main, le nombre de non blancs. Je sais qu’on est en France et qu’on n’a pas vraiment le droit de compter, c’est tssss. Bon la j’ai compté et on est à peu près douze. Et douze c’est un peu le nombre magique, je ne vais pas revenir dessus, tout le monde a compris. Show must go on. Et puis bon c’est la fête et puis douze, c’est quand même pas mal. Douze, comment on dit, beur, chinois, beurettes, appelez-nous comme vous voulez. Nous on a survécu au wait watching, on a survécu au blackface, on a survécu aux tonnes de rôles de dealer, de femmes de ménage à l’accent bwana, on a survécu aux rôles de terroristes, on a survécu à tous les rôles de filles hyper sexualisées, et en fait on voudrait vous dire qu’on ne doit pas laisser le cinéma français tranquille. Donc on refuse d’être les bons noirs, les bons asiatiques, les arabes, l’arabe qui vous laisse tranquille. On est une famille, on se dit tout non ? La bonne nouvelle c’est que l’inclusion -c’est comme ça qu’on dit maintenant- l’inclusion ne va pas se faire sans vous tous. Je crois qu’on est 1600 donc vous êtes 1588, je ne peux pas tous vous compter, je n’ai pas assez de doigts… Vous tous qui n’êtes pas forcément impactés par des question liées à l’invisibilité ou aux stéréotypes et à la couleur de la peau. La bonne nouvelle c’est que ça ne pas se faire sans vous. Quand vous allez voir des équipes de tournage, des équipes techniques, des castings monochromes, que vous êtes dans des instances de décision. Je sais qu’il y a des gens qui prennent des décisions ici, quand vous êtes dans des lieux où on décide où vont les financements, pensez inclusion. Pensez inclusion. Vraiment ça passera par vous aussi. Parce que nous on n’est pas assez nombreux et on n ‘a pas toutes les clefs. Et surtout, ce qui se joue dans le cinéma Ça ne concerne pas que notre milieu hyper privilégié ça concerne toute la société. Je suis hyper optimiste. Donc je n’ai aucun doute qu’on va y arriver tous ensemble et que surtout, ça va se faire vite. Mais vraiment. Mes chers camarades de l’academie des Césars, faisons une maison plutôt qu’une vitrine, une maison qui soit fière, fière d’inclure toutes les différences. Fière que les jeunes qui nous regardent soient eux-mêmes fiers de la recevoir en héritage. » Aïssa Maïga