« C'est dur d'avoir 20 ans en 2020 ». Oui, c'est difficile, mais la crise sanitaire n'est qu'une première vague cachant un océan déchaîné. Qu'en sera-t-il en 2060, lorsque nous aurons 60 ans ? Devrons-nous subir les canicules à répétition et les pénuries alimentaires ? C'est pour le moment ce vers quoi nous nous dirigeons collectivement, et cela nous angoisse profondément. Si nos dirigeant.e.s n'agissent pas immédiatement et radicalement, notre vie future sera inévitablement plus instable que la présente. Tous les indicateurs sont au rouge : les océans s'acidifient, les glaciers fondent, la biodiversité s'effondre. Il s'agit maintenant d'appuyer sur le bouton "emergency" et de prendre les mesures nécessaires dans un contexte d'état d'urgence écologique, comme cela a été fait pour la santé publique dans un état d'urgence sanitaire.
En février 2021, à deux mois de l'élection présidentielle, les programmes politiques et débats médiatiques sont trop peu centrés sur la protection de l'environnement et ne sont pas à la hauteur de l'urgence climatique. Cette thématique occupe une trop maigre place dans la course à l'Elysée, alors que c'est la priorité numéro une chez la jeunesse.
Nous, les jeunes, parce que nous voulons un futur enviable et une planète habitable, demandons au futur Président ou à la future Présidente de la République d'être ambitieux.se sur les questions climatiques et de biodiversité. Nous demandons aux candidats et candidates à la présidentielle de présenter un plan d'action de réduction des émissions de gaz à effet de serre en cohérence avec les recommandations des experts.
Un monde à +1.1°C est déjà effrayant : les feux de forêt, les sécheresses, la fonte des glaces et la montée des eaux s'accélèrent et se multiplient. Nous ne voulons pas voir à quoi ressemblera un monde à +2 ou +3°C. C'est pourquoi la France doit agir immédiatement et fortement. Notre pays, en tant que précurseur de l'industrialisation, porte une responsabilité historique particulière dans la crise écologique que nous connaissons. Les pays les plus pauvres subissent déjà les conséquences de notre mode de vie effréné et déconnecté des équilibres naturels. Il y a ici une injustice inacceptable qui ne peut perdurer plus longtemps. Nos représentants et représentantes doivent unanimement faire du climat et de la biodiversité une priorité.
Nous refuserons de supporter et de donner nos voix à un ou une candidat·e dont le programme ne permettrait pas de réduire drastiquement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre de la France, y compris les émissions importées. L'objectif doit être fixé entre -55% et -65% d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux recommandations du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat).
La crise sanitaire - non sans lien avec la surexploitation et la dégradation des écosystèmes - est source d'incertitude pour nos études et notre entrée sur le marché du travail. À cela s’ajoute une anxiété profonde pour notre avenir à cause du changement climatique. Nous n'attendrons pas 5 années supplémentaires d'inaction, c'est notre avenir qui est en jeu. Si vous tenez à la jeunesse, candidates et candidats à la présidentielle, engagez-vous à claquer la porte aux lobbies industriels, des énergies fossiles et des activités climaticides qui cherchent à freiner la transition écologique. Osez agir pour protéger notre bien commun le plus précieux, l'unique planète connue sur laquelle la vie existe.
A l'approche de l'échéance électorale, nous continuons de nous mobiliser pour notre avenir. La portée de la pétition "L'Appel de la Jeunesse pour la Présidentielle" montre bien la grandeur de l'attente citoyenne, et en particuliers des jeunes, pour que le prochain quinquennat soit celui d'une véritable transition écologique. Pour ce faire, nous proposons à la future Présidente ou au futur Président une liste de mesures concrètes (issues entre autres de la Convention Citoyenne pour le Climat) à appliquer dès le prochain mandat, pour nous assurer un avenir moins angoissant que celui décrit dans les rapports du GIEC.
La pétition est à retrouver sur change.org