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Billet de blog 26 mai 2024

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La réforme du congé parental, un symbole négligé des contradictions du macronisme

La réforme du congé parental est ignorée. Elle cristallise pourtant les contradictions entre les discours du Président et ses actes. D'un côté le réarmement démographique, de l'autre la régression des droits des mères. Côté face une terminologie d'extrême droite et côté pile la soumission aux intérêts du capital. Les faces d'une même pièce - de théâtre – vernie d'un enrobage progressiste.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je pourrais écrire un article sur la dimension fascisante du concept de « réarmement démographique » prôné par le Président de la République. En menant de front la restriction de l'allocation chômage, le réarmement démographique et le réarmement civique avec le SNU ; E. Macron inscrit ostensiblement son second mandat dans l'héritage pétainiste des valeurs « Travail, Famille, Patrie ».

Le terme de « réarmement » est particulièrement angoissant en tant qu'il militarise nos enfants dès leur naissance et fait de chaque accouchement un acte de guerre non consenti. Il correspond à l'idée impérialiste rance selon laquelle la démographie est une dimension de la puissance car chaque nouveau-né est considéré comme un éventuel petit soldat.

L'émancipation des enfants et l'épanouissement des parents sont manifestement absents des considérations de notre Président sur les naissances. De surcroît, cette conception réactionnaire fait fi des enjeux écologiques qui nous incitent à réduire nos consommations et donc notre nombre. D'autant que les migrations, souvent des jeunes en âge de travailler, peuvent aisément répondre à nos besoins de main d'oeuvre et l'on pourrait largement combler le solde naturel légèrement négatif par un solde migratoire positif.

Mais sans aucun pragmatisme, par pur affichage idéologique, E. Macron préfère un réarmement démographique par l'accouplement des nationaux. Je parle bien d'affichage car, comme sur beaucoup de sujets, les discours natalistes d'E. Macron entrent en contradiction avec la réforme qu'il met en place.

L'objet de mon article sera donc plutôt d'attirer l'attention sur un sujet étonnamment négligé dans les médias : la transformation du « congé parental » en un « congé de naissance » (un peu) mieux rémunéré et (beaucoup) moins long.

Étonnamment parce que voilà une occasion de pointer une contradiction entre les discours natalistes du Président et une politique qui complique la vie des parents. Étonnamment aussi parce que les questions de parentalité et d'éducation, autrefois cantonnées à la presse féminine et spécialisée, ont fait leur apparition dans la presse généraliste et connaissent un vrai succès éditorial.

Des spécialistes de l'éducation comme la psychothérapeuthe Caroline Goldman, appréciée des réactionnaires, et le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, apprécié des progressistes, atteignent le million d'écoutes sur internet et tirent leurs ouvrages à plusieurs milliers d'exemplaires.

Si la question intéresse le public, alors pourquoi un sujet aussi fondamental que le congé de naissance est-il autant négligé par la presse ?

Il faut dire que ni les syndicats ni l'opposition politique ne se sont emparés du sujet. Les 3 et 4 avril ont eu lieu les journées intersyndicales « féminisme sur tous les fronts» sans que la question du congé paternité ne soit abordée. Le gouvernement dit qu'il va améliorer le congé parental afin de ne pas éloigner les femmes du marché du travail, ce congé de naissance sera mieux rémunéré et moins long, circulez.

Cela vaut tout de même le coup de s'y arrêter, tant pour l'intérêt intrinsèque de la question que pour ses enjeux politiques. Il faut mettre le sujet à l'ordre du jour du débat public avant que la loi ne soit définitivement adoptée.

Qu'est-ce que le congé parental et que va changer ce projet de congé de naissance ?

A la fin du congé maternité/paternité, les parents peuvent prendre un congé parental. Le congé parental peut prendre la forme d'un congé à temps plein ou d'un temps partiel accordé de droit. Quelle que soit l’option choisie, le congé parental peut durer jusqu'à 3 ans afin de s'occuper pleinement de son enfant - à condition que l'une des trois années au moins soit prise par le deuxième parent suite à une réforme de 2014. A la fin du congé parental, les employés ont le droit de réintégrer leur poste ou un poste équivalent avec les mêmes conditions d’emploi, garantissant ainsi la continuité professionnelle et la sécurité de l’emploi. Actuellement, le montant de l’allocation pour le congé parental est fixé à 448 euros par mois pendant 6 mois, puis plus rien.

Ce congé tel qu'il existait n'était donc pas la panacée, puisqu'il écarte les milieux modestes et beaucoup de parents des classes moyennes et dans les faits il n'est pris que par les ménages les plus aisés. Seuls 15% des femmes et 1% des hommes le prenaient en 2023, avec une division par deux des allocataires ces dernières années due notamment à la baisse du pouvoir d'achat causée par l'inflation. De plus, le choix de maintenir au travail celui du couple qui a le meilleur salaire oriente la prise de ce congé uniquement vers les femmes. Rien d'absurde donc à réformer ce système.

Dès sa nomination, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a évoqué un congé plus court et mieux indemnisé. A l’automne, elle a réuni les partenaires sociaux pour échanger sur une réforme du congé parental. Dans une interview accordée à l'Express, la ministre Aurore Bergé propose alors un « nouveau droit » pour les familles prévu pour 2025. Ce « congé de naissance » serait mieux rémunéré que l’actuel, avec une indemnisation à 50% du salaire, plafonnée à 1 900 euros. Mais il serait écourté à trois mois maximum pour chaque parent, pris simultanément ou successivement.

« Après l’allongement du congé paternité, je crois profondément que la mise en place d’un nouveau congé de naissance sera un élément utile dans une telle stratégie, congé de naissance qui viendra remplacer le congé parental actuel. D’abord, il sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent. Mais surtout, il sera plus court que le congé parental actuel qui peut parfois aller jusqu’à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail, mais qui aussi crée beaucoup d’angoisse parce qu’il est extrêmement peu et mal rémunéré et donc crée des situations parfois impossibles. » a confirmé Emmanuel Macron le 16 janvier.

Rappelons à toutes fins utiles que la loi actuelle n'oblige pas les femmes à prendre un congé parental, elle les y autorise. A écouter ce discours, on dirait que les femmes étaient forcées de prendre un congé parental de 3 ans à contrecoeur, E. Macron présentant un plafond comme un plancher. Par ce retournement rhétorique, il annonce comme un nouveau droit ce qui relève au contraire d'une restriction du droit des parents.

En effet, sous prétexte de ne pas éloigner les femmes du monde du travail, les parents seront forcés de reprendre le travail aux 6 mois de leur bébé sous peine d'être licenciés ou de devoir démissionner. L'accent est mis sur la meilleure rémunération qui permettrait de généraliser la prise de ce congé mais cela ne règle pas le problème du fait que les pères, qui ont en moyenne un salaire supérieur à la mère, seront moins susceptibles de prendre ce congé.

En effet, nous avons pu le constater avec le congé paternité, les pères ne prennent le congé que quand il est intégralement rémunéré. Cela ne règle pas non plus le problème de l'exclusion des petits revenus puisqu'une rémunération à 50% du Smic ou une rémunération de 450 euros ne représente pas une différence sensible. De plus, dans la mesure où ce congé sera mieux rémunéré, cela ne permettra pas de réduire le budget qui lui est consacré.

Le seul intérêt de cette réforme est donc pour les entreprises qui verront leurs employés forcés de se remettre au travail au plus vite. Sous prétexte d'être plus égalitaire, il standardise. Impossible de se retirer de l'activité productive plus de 6 mois pour consacrer du temps à son bébé. Il s'agit de remodeler l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale en donnant une fois de plus la priorité à la vie professionnelle.

L'importance des 1000 premiers jours

Le grand oublié de la réforme du congé parental est l'enfant. On parle des mères en prétendant à tort que cela réduira leurs angoisses, on parle des pères en prétendant que cela leur permettra de plus participer aux premiers jours de leur enfant, mais on ne parle pas des enfants eux-mêmes.

Or, les trois premières années de l'enfant correspondent peu ou prou à la période que les spécialistes considèrent comme la plus cruciale dans le développement des individus, autrement dit les fameux « 1000 jours » souvent évoqués par Boris Cyrulnik. Ces 1000 jours, qui commencent en fait pour ce dernier dès la grossesse, vont déterminer l'avenir des enfants car c'est la période où leur cerveau se développe le plus et où ils enregistrent le plus d'informations fondamentales.

Ainsi, un bébé à qui on a parlé régulièrement va arriver en maternelle avec un stock de 2000 mots là où un bébé à qui on n'a pas parlé voire qu'on a traumatisé par les cris et les insultes arrivera en maternelle avec un stock de 0 à 200 mots. Les groupes de niveau que Gabriel Attal veut instituer en 6ème correspondraient quasiment aux mêmes enfants si on les instituait en maternelle car ces retards ne sont quasiment jamais rattrapés.

Ces 1000 jours sont aussi la période où les enfants sont les plus vulnérables. Ne pas regarder les écrans avant 3 ans est fondamental et cela est reconnu comme un risque sanitaire de même que ne pas avaler de pesticides. Or, je vous mets au défi de trouver une solution de garde qui respecte ces deux interdits.

Ajoutons à ces enjeux la question de l'allaitement. Le lait maternel est la nourriture recommandée par l'OMS durant les deux premières années, entre autres parce qu'elle garantit des anticorps surpuissants non pourvus par les laits industriels. Le fait de téter est aussi un acte réconfortant pour le bébé et la libération d'ocytocines renforce le lien affectif qui l'unit à la mère et conditionne ses rapports sociaux futurs.

Il n'est pas étonnant avec toutes ces découvertes scientifiques récentes que les femmes soient de plus en plus nombreuses à vouloir passer du temps avec leur bébé, s'emparant de la maternité comme un nouveau sujet féministe. Il ne s'agit pas bien sûr de faire de l'allaitement une injonction mais de prendre en compte la légitimité du choix de celles qui ont décidé d'y recourir et de ne pas ajouter d'entraves sociales à cet acte déjà naturellement exigeant.

Maintenant, il faut peut-être expliquer à E. Macron ce qu'est un bébé de 6 mois. Un bébé de 6 mois, c'est quelqu'un qui se réveille toutes les deux heures pour allaiter si sa maman a fait ce choix. Tous les quarts d'heure carrément s'il est en train de faire ses dents. Une maman d'un bébé de 6 mois, c'est donc une maman qui se réveille tous les quarts d'heure la nuit. Et pour E. Macron, à ce moment-là, comme pour sa ministre des solidarités et des familles, l'urgence, c'est de la remettre au boulot. Fissa fissa.

Les enjeux de la réforme portée par l'exécutif ne sont donc pas l'égalité des hommes et des femmes. Les enjeux sont purement financiers. Pas pour l'Etat car le congé parental ne lui coûte pas grand chose et ne lui coûtera pas moins avec la réforme, mais pour les entreprises privées. Un parent auprès de son enfant, c'est un salarié qui n'est pas en train de produire pour son entreprise. C'est une nounou qu'on n'embauchera pas. Si un enfant est gardé par une nounou, c'est du travail. Le PIB augmente doublement, par le travail des parents libérés et par celui de la nounou.

Si un enfant est gardé par sa maman, rien à voir, ce n'est pas du travail, c'est un congé. Cela n'entre pas dans le PIB. Quant au lait maternel, c'est bien joli mais c'est gratuit, cela ne rapporte rien à Lactalis. A la limite, imposons à la mère d'allaiter sur son lieu de travail et de faire des stocks pour le lendemain, histoire qu'au moins elle loue un tire-lait et achète des biberons.

Pourquoi un tel silence de l'opposition et des syndicats ?

Les féministes ont lutté au début du siècle dernier pour le droit au travail. Que ce soit les conservateurs qui voulaient en priver les femmes ou les féministes qui voulaient leur y donner accès, le travail était perçu comme l'élément central de la dignité.

Aujourd'hui encore, le travail reste la valeur cardinale de notre société. D'un côté, la gauche voit toujours l'émancipation des femmes par le travail, sans prendre en compte le retour à l'allaitement et l'aspiration à la slow life partagée par les deux genres d'une nouvelle génération moins centrée sur son job. Sans réellement intégrer non plus le souci de la décroissance. L'activité productive reste l'épicentre d'une certaine pensée de gauche.

Les féministes du XXè siècle ont tellement lutté pour que l'on ne cantonne pas les femmes à la fonction reproductive et pour obtenir un rôle dans la fonction productive qu'il en résulte une absence de lutte aujourd'hui lorsque les femmes veulent, ne serait-ce que temporairement et en toute liberté, s'extraire de la fonction productive pour se concentrer sur cette fonction reproductive. Ces luttes ont en effet laissé en héritage un malaise avec la maternité.

Ce n'est pas anodin si les socialistes au pouvoir en 2014 ont, au nom de l'égalité des sexes, réduit le temps de congé parental des femmes, tant pour ce qui est de la période rémunérée à 450 euros passée de 1 an à 6 mois que pour ce qui est de la période non rémunérée (passée de 3 à 2 ans). Il s'agissait de partager le temps avec le deuxième parent mais dans les faits, on a retiré un droit aux mères pour le donner à des pères qui ne le sont pas appropriés.

Il faudrait songer à d'autres moyens d'encourager les pères de participer à l'éducation des jeunes enfants sans retirer de force ce droit aux mères, tels des robins des bois qui volent au parent riche pour donner au parent pauvre de l'éducation. Pour sortir de la division genrée traditionnelle breadwinner vs caregiver, on a créé le modèle obligatoire des deux breadwinner. Au lieu de partager équitablement ce temps de breadwinner et de caregiver dans le couple, on a simplement encouragé la disparition de la deuxième fonction, laissant les enfants en carence affective.

Quant à la droite conservatrice à laquelle E. Macron fait des clins d'oeil pour empiéter sur le territoire de J. Bardella-M. Le Pen (en fait en agrandissant le territoire de ces derniers plus qu'en le grignotant, mais ce n'est pas le sujet de l'article), on voit tant pour l'un que pour les autres que la question de la famille reste secondaire par rapport à la préoccupation majeure qui reste l'exploitation sans relâche des travailleurs.

Quel congé parental revendiquer pour concilier développement de l'enfant, bien-être de la mère et revalorisation du rôle du père dans l'éducation des jeunes enfants ?

Certainement pas retirer de force aux mères leurs bébés de 6 mois. Une mère empêchée est tout aussi regrettable qu'une travailleuse empêchée. Le féminisme doit reposer sur la liberté de chaque femme, non sur une vision standardisée de ce qui doit être le mode de vie émancipé.

Il faut d'abord augmenter le temps de congé paternité rémunéré à 100%, condition nécessaire pour que les pères le prennent et puissent s'impliquer dans l'éducation de leur enfant. D'après une enquête de la CAF, 85% des pères aspirent à passer plus de temps avec leur enfant. Afin de faire face aux pressions éventuelles des employeurs, le délai incompressible doit également être prolongé.

L’argument de la santé des mères est souvent invoqué pour justifier l’inégalité des congés maternité et paternité : elles ont vécu un accouchement auxquels les pères n'ont fait qu'assister. Or, c'est au nom du même argument qu'il faut au contraire réclamer un allongement du congé paternité. En effet, la situation actuelle crée des situations d’isolement et d’épuisement des mères.

Comme le soulignait une étude de Santé publique France en 2022, 15 à 20% des femmes subissent une dépression du post-partum et le suicide est la deuxième cause de mortalité des mères dans l’année qui suit une naissance. Dans la majorité des cas, les mères se retrouvent seules et/ou en train de reprendre leur activité professionnelle au moment des pics de prévalence de cette maladie (entre le deuxième et le sixième mois). Le congé paternité est donc nécessaire, non seulement pour le lien avec l'enfant, mais également pour entourer la mère.

Il serait également judicieux d'envisager un format souple par paliers afin de garantir la liberté de chacun.e de choisir son équilibre entre vie familiale et vie professionnelle. Après le congé paternité/maternité rémunéré à taux plein, le congé de naissance rémunéré au moins à 50% pendant 6 mois pour chaque parent puis le liberté de prolonger le congé avec une rémunération plus modeste jusqu'aux 3 ans de l'enfant. La possibilité d'un temps partiel de droit jusqu'aux 3 ans de l'enfant est également un acquis du congé parental actuel sur lequel il ne faut surtout pas revenir. Pourtant, ni E. Macron ni A. Bergé n'ont évoqué de le conserver.

Enfin, il faut des solutions de garde alternatives. Même en feignant d'ignorer tous les problèmes de maltraitance dans les infrastructures privées et publiques existantes qui n'ont rien à envier sur ce point aux EHPAD, les chiffres révèlent un déficit quantitatif. A l'heure actuelle, la capacité d’accueil (tous modes de garde confondus) ne couvre que 60% des enfants de moins de trois ans et ce ratio va en s'aggravant.

Imposer aux parents le retour au travail dans ces conditions implique donc de jeter les bébés à la rue …. ou de compter sur des grands-parents qui sont eux-mêmes de plus en plus contraints de travailler avec les dernières réformes des retraites. Les pouvoirs publics doivent donc prendre en charge l'organisation et le développement d’un véritable service public de proximité d’accueil des jeunes enfants financièrement accessible à toutes et tous. La récente étude IRES – CGT « Investir dans le secteur du soin et du lien » a estimé les besoins à 218 000 emplois pour garantir un service de la petite enfance de qualité.

En conclusion, il faudrait considérer les enfants comme des êtres en développement et non comme des munitions qu'on tire pour réarmer démographiquement et dont on ne s'occupe plus ensuite. Ce n'est pas le tout de tenir des propos natalistes mais il faut également assurer un contexte favorable aux parents pour qu'ils puissent prendre soin de leurs enfants. Or, cette réforme du congé de naissance entrave les parents qui ont des velléités de se concentrer sur l'éducation de leurs bambins, sacrifiant ces derniers sur l'autel de la croissance économique.

Au début du XX è siècle, il semblait crucial de se priver de 50% de la population adulte dans le monde du travail. Au début du XXI è siècle, alors que la productivité a considérablement augmenté, certains voudraient nous faire croire qu'il est vital d'avoir 100% de notre population constamment dans la vie active.

Laissons les gens libres de leur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, accordons leur des variations suivant les moments de la vie. Il faut accepter d'extraire quelques temps les parents qui le souhaitent de la vie économique, les soutenir financièrement et investir dans les structures nécessaires à l'accueil des jeunes enfants pour qu'ils aient une alternative crédible.

Ce sont des coûts à assumer pour ne pas avoir à en assumer les contre-coûts plus tard dans l'échec scolaire des enfants et dans les souffrances et névroses des un.e.s et des autres.

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